Peut-on tout écrire sur le vin sur Internet ? Une réaction en couleur au blog Anthocyanes

ShowViniste que je suis, vous comprendrez ma réaction et mon intérêt pour l’article lu ce jour sur le blog : Anthocyanes intitulé « non aux extrêmes ». Je vous en prie, comprenez-moi, je fais rarement ça et ma volonté n’est pas d’injurier ou d’avoir un quelconque manque de respect. Je suis et j’ai toujours été ShowViniste pour mettre en avant ce qui n’est pas dans la norme. Alors de fait, on peut me considérer dans l’extrême.

Tant pis, ça va ne pas vous plaire Ambroise Chambertin  mais il me semble que vous mélangez un peu tout dans votre message. Car c’est bien parce que Internet permet à n’importe qui de s’exprimer que vous trouverez de tout ! Tout le monde a le droit de s’exprimer !
Prendre parti et avoir ses préférences ce n’est pas être dans l’extrême ou alors nous y sommes tous mais dans ce cas l’extrême est un non sens. Dans cet immense réservoir de paroles qu’est le Net, c’est à chacun de faire le tri, de lire ce qui fait sens pour lui, selon ses envies, ses goûts etc… Vous y trouverez forcément le pire comme le meilleur et faudra bien vous y faire !  Lisez les commentaires et débats sur des sujets politiques et vous verrez que le monde du vin est encore assez préservé. Et pourquoi ne pas plutôt mettre en avant ces « écrivains du vin » qui certainement dispensent la bonne parole, celle de la sagesse, histoire de leur porter secours puisqu’ils viennent à mourir…

Ah j’oubliais, et si vous pouviez nous expliquer ces quelques phrases tirées de votre article, j’ai sincèrement du mal à les comprendre :

« Oui les vins en biodynamie ou biologique ont une réelle valeur ajoutée par rapport à leurs concurrents conventionnels, mais ils ne portent pas en eux la vertu que leurs défenseurs annoncent. »  C’est à dire ?

« Nous pouvons comprendre les pressions acerbes mises sur les journalistes par un rédacteur en chef aigri et plus enclin à garder son siège qu’à aimer ses lecteurs. » Vous parlez sans doute de la pression commerciale exercée à l’encontre d’une rédaction ?

Il faudrait faire un article aussi sur la difficulté de s’exprimer par écrit, les incompréhensions qui découlent de ces discussions par écran interposé, cette différence entre parler et écrire, et aussi entre parler, à mon niveau par exemple à 6 personnes maximales en moyenne ,et écrire à parfois plus d’un millier, ce n’est pas la même chose, ceux qui reçoivent le message n’en donnent pas le même sens. Je crois que notre monde balbutie encore sur le Web et souvent nous l’oublions ! Moi le premier.

Domaine de l’Escarpolette, Ivo Ferreira, vigneron funambule à Montpeyroux

Associer le métier de vigneron au difficile exercice du funambule, ce n’est pas seulement pour faire un titre originale. Il me semble bien que ce gars-là, Ivo Ferreira, installé depuis 2010 à Montpeyroux, tend son énergie sur un fil invisible. La fragilité derrière ce défi lancé est palpable. Vouloir être vigneron, c’est déjà une entreprise de plus en plus rarement…entreprise. Et la souder ainsi, comme il le fait, à sa raison de vivre, c’est un vertige sensible à son approche.

Il aura ces mots, dans sa minuscule cave, à califourchon sur une barrique, en apesanteur, s’agitant d’un fût à l’autre, pour y plonger une pipette, soutirer des vins naissants et les verser dans un grand verre pour la joie de faire découvrir ses essais : « Si je continue comme cela jusqu’à mes 60 ans, je vais faire quoi…25…30 millésimes. Alors faut que je fasse des tentatives dès maintenant. Si je le fais pas, j’aurai raté ma vie ! »

Il a cette ardente ferveur de créer, d’inventer : « Je n’ai aucune envie d’être un vin de plus chez un caviste. J’ai surtout pas envie de faire les mêmes vins que Fada ou Jullien par exemple. Alors de mon cinsault j’en fais mon vin haut de gamme. Et avec le carignan et le mourvèdre, je tente un rosé. »

Autre originalité, il bâtonne ses vins rouges dans les fûts. Ca veut dire que régulièrement il remet en suspension les lies. Il explique que ça un effet radicale sur les vins, ça les protège, les enrichit, « ça les change du tout au tout au niveau des arômes ».

Ivo a 30 ans, une femme, un bébé et un pressoir vertical en bois qu’il a été dénicher en Savoie. C’est peu ! Cependant, c’est l’essentiel pour tenter l’aventure, lui qui a fait ses premières armes chez un ami , Jean-Marc Brignot, en Arbois, avant de passer par le fameux Châteaux Le Puy, vin de Bordeaux en Biodynamie, la sensation du manga japonais « Les gouttes de Dieu ».

Les opportunités, ses expériences successives, brèves ou plus longues, heureuses pour certaines, ses rencontres, les aléas d’un début de vie professionnelle, révèlent un parcours tout tracé pour poser ses pas dans cet incroyable terroir de Montpeyroux. Et pourtant, au vu de ce tumulte, éprouvé en 2 ans seulement, ne serait-il pas ici par hasard…
Les vins du domaine de l’escarpolette se déguste dans quelques bons endroit du languedoc comme au « Comptoir de Célestin » à Narbonne, ou au « Tire-bouteille » à Montpellier.

Et il est aussi aux « Caves du Roy » et à « La table d’Eugène » à Paris dans le 18ème.

Mais attention, il n’y a que très peu de bouteilles !
A cheval sur un fût, Ivo parle de sa relation avec Les Caves du Roy, de son cinsault, de ses vins :

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Devenez fan de naturel et de vin Nature au salon des Débouchées de Villeurbanne

Lyonaises, Lyonais, Villeurbannoises, Villeurbanaisés, habitantes du 69 (quel chance), plaisanciers du Rhône, touristes vinicoles, désoeuvrés des rayons vins des supermarchés, et tout le reste enfin qui serait à proximité ce dimanche 20 Novembre 2011 du 19 rue Marcel Dutartre à Villeurbanne, sautez, mais oui, sautez donc sur l’occasion de découvrir par vous-même ces fameux vins natures, ces incroyables vignerons qui nous font du vin naturel, avec les mains, certains aussi avec les pieds, une âme, beaucoup de passion et d’énergie, loin des salons parisiens, des dorures de palais et des couvertures glacées de magazines éteints.

Mais oui, sautons ! Légèreté de l’être qui sans chercher à avoir, goûte aux plaisirs simples d’une joyeuse bande de vignerons :

Domaine Léonine – Stéphane MorinArgelès 66
Domaine le scarabée – Isabelle FrèreArgelès 66
Domaine du possible – Loïc RoureLansac 66
La Vigne du Perron – François GrinandVillebois 01
Domaine de l’Octavin – Alice Bouvot et Charles DagandArbois 39
Le Raisin et l’Ange – Gilles AzzoniSaint-Maurice-d’Ibie 07
La petite baigneuse – Philippe WiesMaury 66
Le temps des cerises – Axel PrüferLa Tour-sur-Orb 34
Fontedicto – Bernard BelhassenCaux 34
La ferme du bout du chemin – David AuclairEtables 07
Julie Balagny – Fleurie 69
La ferme des 7 lunes – Jean DelobreBogy 07
Thierry Alexandre – Saint-Jean-de-Muzols 07
le Mazel – Jocelyne et Gérald OustricValvignières 07
Andréa Calek – Valvignières 07
Domaine de Mouressipe – Alain AllierSaint-Côme-et-Maruèjols 07
Domaine Michel Guignier – Vauxrenard 69
Domaine du Picatier – Christophe et Géraldine PialouxSaint-Haon-le-Vieux 42

Et pour vous convaincre définitivement de remuer vos os ce dimanche jusqu’à eux, les débouchées ont réalisé un faux entretien, très utile, éclairant, que j’ai pris la liberté de vous restituer ici dans son intégralité (attention, c’est long, mais c’est bon) :

Le salon des Débouchées est un salon de vigneron(ne)s qui vinifient des vins dits « nature » ou « naturels », qu’est-ce que les vins « nature » ou « naturels » ?
Les vins « nature » ou « naturels » sont issus de raisins cultivés en agriculture biologique (avec ou sans certification), les vignes sont conduites sans intrants de chimie de synthèse, les sols sont travaillés. Mais, on les dit aussi « nature » ou « naturels », car cette logique de culture est poussée jusque dans l’élaboration, la vinification : ils sont élaborés sans produits œnologiques, ou presque, puiqu’ils ne contiennent pas ou PEU de soufre (ou sulfites). Pas de béquille chimique en viticulture, pas de camisole chimique en vinification, le plus souvent, ni les vignes ni les vins, ne sont malades à ce point, seuls les vigneron(nes)s sont un peu « timbré(e)s ».

ils ne sont pas sulfatés ?
il ne faut pas confondre, on utilise :
le soufre en traitement pour les vignes contre l’oïdium, c’est autorisé en BIO et utilisé par des vignerons « nature »,
le dioxyde de soufre en vinification, pour ses vertus antibiotiques, antioxydantes et conservatrices… Il n’a, hélas, pas que des vertus, et si l’on en met pas ou peu, c’est mieux.

sont-ce là des vins biologiques ?
pour l’instant, à notre connaissance, les certifications bio européennes ne certifient que la viticulture, pas la vinification. Excepté pour quelques labels privés comme (par exemple) « Nature et progrès » ou « Démeter-vin », qui ont un cahier des charges concernant la vinification.
Vous trouverez ici « règles de vinification BIO en France et à l’étranger ».

La biodynamie, qu’est-ce que c’est ? Est ce que les producteurs de vins « nature » l’utilisent ?
oui, certain l’utilisent, d’autre ne l’utilisent qu’en partie seulement et ne se qualifient pas de « bio dynamistes »…
voir : www.bio-dynamie.org

Quelles pratiques sont autorisées en « conventionnel » ?
Je n’aime pas ce terme de conventionnel, il laisse entendre qu’il s’agit de pratiques banales, déjà convenues, or, si il a été convenu quelque chose, c’est de produire beaucoup, fut-ce au détriment de beaucoup de choses, mais c’était il y a bien longtemps et dans une urgence qui n’est plus la notre.
Vous trouverez ici le règlement européen des pratiques, dans le cadre de la réforme de l’OCM vin, entrée en vigueur le 1er août 2009. Je ne l’ai pas lu entièrement pour savoir si il est bien conforme à la réalité, et j’ignore si il en est sorti un autre depuis…

« Vins naturels » est-ce un label ?
Non, pas au sens où le label AB en est un, avec des contrôles, un logo, de la promotion et les coûts afférents.
L’association des vins naturels a cependant créé une charte d’approche d’élaboration des vins « nature » : voir cette charte.
C’est avant tout un rapport de confiance, ce sont des vignerons qui « disent ce qu’ils font et qui font ce qu’ils disent ». Si l’un d’entre eux estime avoir à ajouter des sulfites pour, par exemple, mettre en bouteille, vous êtes non seulement autorisé à le lui demander mais il vous répondra !… il vous répondra surtout que la dose est dans ce cas 10 à 40 fois inférieure à celle autorisée.

Pourquoi est-il inscrit « contient des sulfites » sur les étiquettes de bon nombre de vins « nature » ?
Il faut savoir que :
– cette mention est obligatoire au dessus de 10 milligrammes/litre,
– cette dose est minime : entre 10 et 40 fois inférieur aux doses officiellement autorisées, suivant qu’il s’agisse de rouge de blanc ou de liquoreux,
– le vin peut générer lui-même une faible dose de sulfite,
– pour protéger le vin, par exemple PENDANT la mise en bouteille, le vigneron peut être amené à utiliser une dose équivalente,
– un vin qui a été vinifié sans sulfite combinera une dose aussi minime en d’autres composés chimiques, et il ne restera, au bout de quelques semaines, aucune trace de sulfite libre, celui qui est réellement protecteur et dont on a plus besoin une fois mis en bouteille.
Cette mention est donc illisible, non pas à cause de ses petits caractères typographiques, il faudrait inscrire la quantité de sulfite ajouté pour que l’on en sache plus long sur les pratiques.

Quel est l’incidence sur la conservation ?
Le vin n’aime pas les brusques changements de température, et se conserve en dessous de 15° depuis toujours ; doit on modifier la façon de faire du vin, pour qu’il puisse se conserver plusieurs jours dans le coffre d’une voiture en été ? peut-être faudrait-il faire des glaces qui supportent ces conditions, cela serait pratique non ?

et pour la garde ?
garder un vin c’est le garder pour le plaisir gustatif qu’il procurera, cela peut dépendre du millésime, du terroir, du climat, de la cave, de l’acidité, des tannins, de la vinification …etc mais en aucun cas de la dose de conservateur que l’on lui aura adjoint.

Est-ce que le vin « nature » renoue avec des techniques traditionnelles et ancestrales dans l’élaboration du vin, est-ce un retour aux sources ?
un vigneron, m’a dit : « nous sommes la queue de la comète d’une ancienne pratique vinicole et l’avant-garde de la façon dont il faut faire les vins aujourd’hui… » Le fait est qu’avant la panoplie des produits contemporains, on devait faire du vin sans! excepté pour le soufre qui, lui, est utilisé depuis longtemps (certains disent que les Romains l’utilisaient) ; mais de nombreux vignerons « nature » travaillent aujourd’hui avec le contrôle des températures, avec des laboratoires, avec des microscopes, des comptages de levure, l’analyse des acidités…etc

Pourquoi certains magasins ou restaurants hésitent à en proposer à leurs clients ?
leur élaboration s’éloigne radicalement d’un « process » de production, leur goût s’éloigne donc de celui de vins standards et industriels. Pour cette raison, nombreux sont les revendeurs qui estiment devoir expliquer, voire justifier ce fait. Prenons par exemple un restaurateur qui parvient à faire BIEN à manger pour un budget raisonnable, il n’aura pas forcément le temps ou le personnel pour présenter ses vins ; c’est compréhensible, mais si l’on pousse le raisonnement jusqu’au bout, cela finira immanquablement par un « pot d’côte » (pour les Lyonnais) et tant pis si ce n’est pas du Côte-du-Rhône. Le plus honnête reste de proposer et de vendre ce que l’on aime, ce que l’on boit. En matière de goût, l’industrie a d’abord singé les savoir-faire traditionnels, puis, ceux-ci devenus marginaux, elle a fini par innonder le marché avec des produits de mauvaise qualité toujours trop chers pour ce qu’ils sont ; le temps aidant c’est le goût même des gens qui a été perverti. Aujourd’hui, si les vins « nature » avaient le même goût que des vins produits industriellement, ce serait le monde à l’envers mais il ne serait pas beaucoup plus passionnant à l’envers.

La grande dégustation : première présentation internationale de l’Association des Vins Naturels

Des vignerons au naturel

L’AVN réunit 60 vignerons à PARIS le 8 novembre 2010 pour une grande dégustation. Incroyable, pas besoin de sa carte bleue, ni de son chéquier. Avec juste 5 euros en poche, venez déguster plus de 150 vins naturels !

La dégustation aura lieu au Pavillon du lac, parc des Buttes-Chaumont, de 10 heures à 19 heures. Les 60 vignerons adhérents de l’association, français, mais aussi italiens, espagnol et suisse, seront représentés à travers leurs vins.

La dégustation de près de 150 vins « AVN » différents sera organisée autour de huit thèmes : les bulles, les blancs de soif, les blancs d’élevage, les rouges glou-glou, les rouges sérieux, les vieux millésimes, les rondeurs, et les inclassables.

Un vin « AVN » est un vin qui répond à la charte d’approche d’élaboration des vins « nature » : culture des sols en bio ou en biodynamie, vendanges manuelles, levures indigènes, minimum de manipulations, doses très limitées de soufre ajouté.

Des vignerons, de toutes les régions, animeront cette journée. Ils présenteront l’association et expliqueront la philosophie de leur travail.

L’AVN, Association des vins naturels, a été créée en 2005. Elle réunit aujourd’hui 150 adhérents : des vignerons, des professionnels du vin (cavistes, restaurateurs, importateurs…) et des francs buveurs. En 2010, l’AVN a défini une charte d’approche d’élaboration des vins « nature » que tous les vignerons adhérents ont souscrite.

L’AVN a l’ambition de devenir un interlocuteur incontournable dans le débat européen de la définition du vin « nature ». Pour en savoir plus sur l’AVN.

L'affiche
L'affiche
Vin biodynamique en Toscane à Sienne, Tuscan Wine School in Siena

La place Il Campo vu d'en haut

Une adresse si vous passez par Sienne en Toscane et que vous avez un penchant pour les vins en biodynamie.

En faisant le tour de cette cité magnifique, très calme dès que vous sortez de la place du palio et de la Via Bianchi Di Sotto, un peu après le Duomo, rendez-vous au Tuscan Wine School, 26 Via Stalloreggi.Vous pourrez déguster des vins italiens, suivre un cours de dégustation et pourquoi pas réserver pour faire une escapade dans les vignes.Le site internet est le suivant :www.tuscanwineschool.com

Au même endroit, vous avez aussi l‘Associazione del vino toscano : L’Associazione libera per la diffusione della cultura del vino toscano nel mondo – Cultura del vino – culto della vita !!!

Une belle devis pour une association : Culture du vin – Culte de la vieVoir le site internet de vinotoscano.Ci-dessous, une petite vidéo en anglais pour vous donner une bonne idée de l’endroit :[vimeo 13039168]

Science&Vie, pour tout savoir sur le vin

Un bel effort fait dans ce Science & Vie spécial Vin, sans être trop racoleur ni décalé avec beaucoup de questions-réponses. Il confirme le fait que le vin demeure une énigme, s’approche du domaine de la science, de l’occulte, d’un savoir que des initiés se partagent et dont il faut s’intéresser et s’investir pour le connaitre vraiment.

la science du vin

Objet de savoir donc objet de désir et de pouvoir : Qui maîtrise cette science du vin a le pouvoir de comprendre et d’apprécier ce que l’ignorant ne pourra jamais. Le vin sera bien source de désir.Voilà pourquoi un des articles s’intitule « Les grands crus révèlent leurs secrets » et détaille la singularité de 3 vignobles exceptionnels : Château Yquem, Château Margaux et la Romanée-Conti. A noter que, outre le prix délirant des bouteilles, il y a une sacrée différence de production entre les deux bordelais, qui dépassent les 100 000 btl par an et la Romanée qui affiche 6 000 btl seulement et 1,8 ha. Et comme par hasard, certainement, ce dernier est conduit en biodynamie. Au passage, on constate malheureusement  que le magazine propage lui-aussi une image « mystérieuse » de ce type de démarche. Bien évidemment, le mystère ici sur la Romanée-Conti est renforcé par l’histoire du domaine et le prix incroyable d’une bouteille : 10 000 euros. A ce prix-là, c’est certain, la magie est grande !Je pense à toutes ces bouteilles dans ma cave qui ne dépassent pas les 15 euros, dont la plupart vient de ces vignerons apparemment « illuminés » …si les gens savaient…

Bon, c’est sur, c’est loin des 200 000 btl de Margaux produites chaque année sur 88 ha cultivés « de façon raisonnée » avec des produits phytosanitaires (c’est à dire des pesticides et autres) et seulement quelques expériences en cultures biologiques. Apparemment, selon Philippe Bascaules, il voudrait faire mieux à Margaux mais il semble que « probablement c’est sous la pression du lobby phytosanitaire que l’on a jamais cherché des solutions biologiques satisfaisantes« . (?) Encore une histoire de pouvoir, je vous dis, de ceux qui possèdent le savoir pour traiter à coup sûr la vigne et garantir chaque année une production indispensable pour les propriétaires du château. Je n’ose imaginer la valorisation d’une vendange de Margaux avec ses 200 000 btl. On en trouvera chaque année aux Foires aux vins dans les grandes surfaces. Ouf ! Nous voilà rassurés…eux aussi (merci la phyto).

Et puis, petit dérapage, un article complet sur « l’Art du Vin aujourd’hui », avec plusieurs petites choses affirmées sans esprit critique, comme de nous dire que « l’élevage en barrique de chêne est souhaitable pour stabiliser le vin et que du coup des arômes de bois imprègnent le vin. » C’est certain si les barriques sont neuves et que l’on recherche un goût boisé, toasté ! Ce sont bien deux choses différentes : élevage du vin dans une barrique et recherche d’un goût boisé. Surtout que l’article enchaine sur l’alternative d’utiliser des copeaux de bois. La justification de la barrique indispensable pour l’élevage disparait aussitôt du texte.On nous explique aussi le rôle des levures « naturellement présentes sur les baies, mais qu’on incorpore à présent dans les cuves en quantités voulues ». Ca c’est fait ! Et pas de panique, il y aussi des bactéries qui nous mènent la vie dure quand on veut faire du vin. « On essaie actuellement de gagner du temps sur la vinification en pratiquant la co-inoculation des levures et des bactéries » explique Marie-Catherine Dufour de la chambre d’agriculture de la Gironde.  C’est beau ! propre et bien fait tout ça.Finalement, on retient que pour faire des grands crus, il faut un grand terroir, donc un sol unique (on ne fait du margaux qu’à Margaux, c’est simple à comprendre) mais qu’ensuite en cave il faut du bois, des levures et des bactéries qui viennent d’ailleurs (où est le terroir alors ?), d’un peu de potion magique, le soufre etc…

Je vous conseille de passer directement aux articles sur les défis du vin. il y a des points très pertinents notamment sur la mondialisation du marché du vin.

La renaissance des appellations : L’enjeu urgent de la biodynamie – Conférence à Vinexpo Bordeaux

La Renaissance des Appellations
Return to Terroir

Mardi 23 juin 2009
Dégustation
de 10h à 18h au Palais des Congrés de Bordeaux Lac
Conférences
« L’enjeu urgent de la Biodynamie »
« The urgent issue of Biodynamic Agriculture »

Nicolas Joly

Salle H1/H2 du Palais des Congrès
11h30-13h en français – 15h-16h30 en anglais
Palais des Congrès – Bordeaux Lac
(Face au Parc des Expositions) – Parking – Palais des Congrès

Demain, la Biodynamie fait sa communication officielle durant Vinexpo Bordeaux 2009.  Ce sera l’occasion de découvrir un nombre impressionnant de cuvées de ce style, venues du monde entier. Et oui, nous ne sommes pas les seuls à vouloir vivre plus sainement.
En attendant de vous donner un aperçu de la dégustation et de la conférence, je vous invite à lire le texte de Nicolas Joly, vigneron passionné, passionnant et impliqué.

« L’hiver, la Terre nous montre ce qu’elle devient quand le soleil l’a un peu abandonné. Cette image permet à chacun de comprendre que toutes les qualités d’un vin – couleurs, arômes, capacité à vieillir – sont d’origine solaire, au sens large du terme.
En laissant la nature faire son oeuvre, le viticulteur en biologie, prend soin de ne pas déranger la descente harmonieuse de ces forces qualitatives dans la vigne et son raisin. La viticulture en biodynamie franchit une étape supplémentaire. Elle reconnait que ces forces de vie appartiennent à un monde intangible, énergétique et qu’elles agissent sur la vigne au fond un peu comme des fréquences. On comprend alors qu’on peut agir pour renforcer la descente de ces forces qualitatives par des quantités de préparations naturelles qui sont infimes puisqu’elles n’ont comme fonction que d’être des relais ou des catalyseurs. Ainsi quelques grammes par hectare d’un préparât à base de quartz augmente la photosynthèse (n’oubliez pas que le même quartz peut faire tourner nos montres !). On est à l’inverse d’une agriculture conventionnelle dont l’usage abusif de produits chimiques très toxiques perturbe ce lien qualitatif : une bonne utilisation de la biodynamie sur une vigne peut donc exacerber les originalités de son sol et de son
micro climat. Ces phénomènes accentuent avec force l’expression naturelle des grands terroirs. Les viticulteurs membres de l’association Renaissance des Appellations répondent tous à notre charte de qualité et sont tous certifiés en agriculture biologique. »
Nicolas Joly
(Pour en savoir plus)

La renaissance des appellations : L’enjeu urgent de la biodynamie – Conférence à Vinexpo Bordeaux

La Renaissance des AppellationsReturn to Terroir

Mardi 23 juin 2009Dégustationde 10h à 18h au Palais des Congrés de Bordeaux LacConférences« L’enjeu urgent de la Biodynamie »« The urgent issue of Biodynamic Agriculture »Nicolas Joly

Salle H1/H2 du Palais des Congrès11h30-13h en français – 15h-16h30 en anglaisPalais des Congrès – Bordeaux Lac(Face au Parc des Expositions) – Parking – Palais des Congrès

Demain, la Biodynamie fait sa communication officielle durant Vinexpo Bordeaux 2009.  Ce sera l’occasion de découvrir un nombre impressionnant de cuvées de ce style, venues du monde entier. Et oui, nous ne sommes pas les seuls à vouloir vivre plus sainement.En attendant de vous donner un aperçu de la dégustation et de la conférence, je vous invite à lire le texte de Nicolas Joly, vigneron passionné, passionnant et impliqué.

« L’hiver, la Terre nous montre ce qu’elle devient quand le soleil l’a un peu abandonné. Cette image permet à chacun de comprendre que toutes les qualités d’un vin – couleurs, arômes, capacité à vieillir – sont d’origine solaire, au sens large du terme.En laissant la nature faire son oeuvre, le viticulteur en biologie, prend soin de ne pas déranger la descente harmonieuse de ces forces qualitatives dans la vigne et son raisin. La viticulture en biodynamie franchit une étape supplémentaire. Elle reconnait que ces forces de vie appartiennent à un monde intangible, énergétique et qu’elles agissent sur la vigne au fond un peu comme des fréquences. On comprend alors qu’on peut agir pour renforcer la descente de ces forces qualitatives par des quantités de préparations naturelles qui sont infimes puisqu’elles n’ont comme fonction que d’être des relais ou des catalyseurs. Ainsi quelques grammes par hectare d’un préparât à base de quartz augmente la photosynthèse (n’oubliez pas que le même quartz peut faire tourner nos montres !). On est à l’inverse d’une agriculture conventionnelle dont l’usage abusif de produits chimiques très toxiques perturbe ce lien qualitatif : une bonne utilisation de la biodynamie sur une vigne peut donc exacerber les originalités de son sol et de sonmicro climat. Ces phénomènes accentuent avec force l’expression naturelle des grands terroirs. Les viticulteurs membres de l’association Renaissance des Appellations répondent tous à notre charte de qualité et sont tous certifiés en agriculture biologique. »Nicolas Joly(Pour en savoir plus)

Aux Jardins Oubliés, légumes et fruits en biodynamie par Sandro Casagrande

sandro casagrande maraicher bio nizas jardins oubliés

Paysagiste, formé au potager du roi à Versailles, Sandro a, dans l’esprit, de faire découvrir des fruits et légumes oubliés, et, dans la chair, une sacrée énergie qui le mène à monter, coûte que coûte, un projet ambitieux sur le domaine familiale du Clos Roca.

Suivant un plan de jardin rigoureux, composé de plusieurs carrés prédéfinis de 70 m², répartis symétriquement, les premiers légumes sont déjà sortis de terre. Des carottes sur 3 rangs alternent avec un rang d’oignon rouge, ce dernier ayant pour propriété de repousser la mouche de la carotte. Des salades pommées, dont le cœur a donné le nom, s’éparpillent dans les mauvaises herbes et regardent, sur le carré opposé, de plus jeunes plants de salade sucrine et radicetta.

Le potager se conduit selon une culture en bio-dynamie à l’aide de quelques préparas comme la bouse de corne qui consiste à fertiliser la terre par des engrais naturels enrichis. Certains y voient des illuminés. Les légumes s’en moquent et en profitent sans rien dire. Sandro a semé aussi des plantes mellifères pour optimiser la pollinisation des légumes et des fruits. Ces plantent produisent des substances récoltées par les insectes butineurs pour être transformées en miel. Et pour accomplir un projet global, un apiculteur, Régis Bergheaud, viendra très bientôt installer des ruches et exploiter du miel qui sera vendu sur place. Le premier résultat s’est fait sentir sur les petits pois, plus précoces, profitant de l’exubérance des fleurs et de la protection des abeilles friandes des vers.

Retrouvez les légumes et fruits oubliés de Sandro, sur le marché bio de Pézenas le samedi matin (venez tôt, ca part vite), dans les cuisines de quelques restaurants du Languedoc en quête de nouveaux produits qualitatifs et en vente direct au domaine.

En 2010, un bâtiment de 400 m², en partie enterré, alimenté par des panneaux solaires,  pourra vous accueillir pour la vente de produit, la visite des jardins, découvrir des produits transformés en cuisine par Mireille comme des conserves, des vinaigres etc… et une salle de réception pour une halte déjeuner ou quelques réunions d’initiés.

Sandro et mireille Casagrande – Aux Jardins Oubliés – 34320 Nizas

pulvérisateur cuivre bio

Domaine Turner Pageot : producteur de vin bio en biodynamie à Gabian en Languedoc

Turner Pageot, un nom qui sonne bien, un peu anglo-saxon, genre vieille bagnole ou constructeur d’avion dans les années 50. A Gabian, dans ce petit village de mélange d’âmes, construit en circulade, assemblage idéal de rues pour bien tourner en rond et capter le touriste de passage, les Turner-Pageot ont élu domicile et cave. L’un avec l’autre, la maison pour y accueillir la famille grandissante, la cave pour y faire naître un projet commun : avoir son propre vignoble, ses vins bien à soi. Turner c’est le nom de Karen, œnologue Australienne, mariée à Pageot Emmanuel, alsacien de cœur. Après 10 bonnes années à « circulader » autour du monde, tantôt dans un domaine en Afrique du Sud, tantôt en Toscane, poussés par les opportunités qu’offre ce fabuleux monde du vin, les voilà maintenant solidement attachés à la terre du Languedoc.

En partie en créant un GFA, ils ont choisi minutieusement les parcelles, une à une, plutôt vieilles, privilégiant l’exposition Nord, Nord-Ouest sur un sol argilo-calcaire. Seule, une parcelle de grenache se retrouve plein sud sur un sol de schiste. Déjà, à cette étape, ils sélectionnent les vignes en fonction du vin qu’ils désirent créer : « des vins digestes, raconte Emmanuel, avec de l’amertume et de l’acidité ».

verjsu jus de raisin vert préparation culinaire

Dans la cave, nette, précise, des bouteilles contenant un liquide orange, se soutiennent, en rangs serrés, près du matériel en inox. Le mystère s’épaissit quand Emmanuel nous avoue que ce n’est pas du vin, mais qu’il s’agit de verjus !
Verjus : jus vert réalisé avec les raisins encore verts que l’on ramasse en Juillet, juste au début de la véraison du fruit, afin de concentrer la plante sur les grappes que l’on laisse sur pieds. Comme les raisins cueillis ne sont pas murs, le jus obtenu n’est pas sucré , juste un peu acide et sans alcool. Il se trouve que c’est un substitut très original pour réaliser des préparations culinaires comme des sauces, des vinaigrettes, des marinades. Selon Emmanuel, le verjus est fort réputé à l’étranger comme étant un produit spécifique de la France et de sa gastronomie. Il faudra donc, si vous êtes comme moi, nez au vent ou néophyte à nos heures, redécouvrir ce produit. Mes premiers essais en préparant, un peu à l’aveuglette, du colin (Maillard), sur un lit de tomates cerises, de cebettes et de petites grenailles, fût très apprécié.

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L’autre petite bizarrerie, que j’aime à dénicher, se trouve tout au fond du jardin, derrière un mur, en passant une porte à clairvoie, dans de grands tonneaux. Adeptes du vin en Bio-dynamie, ce qui ne veut pas dire « vigneron extra-terrestre aux propos délirants », je le rappelle pour ceux qui ont toujours envie de croire que la différence de pensée s’apparente à de la magie, ils cultivent plusieurs sortes de bouillie comme des infusions d’orties et de prèles pour apporter de la vigueur à la plante au printemps, ou encore des jus d’oignon et d’ail, véritable insecticide naturel. Il faut, tout de même, pas moins de 50 kg de plantes fraîches pour 300 l d’eau. Le tout sera pulvérisé dans la vigne. Quand il le fait avec des huiles essentielles de romarin et de lavandin, il doit venir comme une bonne odeur de garrigue au nez des villageois. Par contre, je ne vous conseille pas le jus d’ortie. Saturée en potassium, en fer et en azote, l’odeur vous rappelle très nerveusement les fortes effluves d’une étable.

Mais alors le vin, dans tout ça, comment est-il ? Certifié en première année de conversion en agriculture biologique par ecocert et en bio-dynamie par demeter. Passés les formalités administratives, Emmanuel nous propose d’abord un rosé d’assemblage, avec du grenache, en saigné, et de la syrah, pressée. Très coloré, très peu soufré, c’est un entrée gamme bien épicé, à déguster sur des plats de poissons.
Ensuite, vient le moment de La Rupture, cuvée en vin de pays de l’Hérault, sublime sauvignon blanc, élevé en barrique, neuve et de quelques vins. La petite astuce alsacienne du domaine c’est de le fermenter à chaud, en plongeant une canne dans les fûts, quelques heures. Les arômes variétaux, très typés du cépage, vont être atténués. « Ca sauvignonne moins » aime à dire Emmanuel « c’est plus minéral, plus rond comme ça ».
Les rouges ne sont pas encore en bouteille mais la dégustation au pied des cuves et des tonneaux se révèle très agréable, et surprenante pour le grenache notamment.