Le Rouge & Le Blanc, les couleurs de la passion pour le vin

Il y a des saines lectures comme des vins, natures, bien que le soufre en la matière s’apprécie différemment entre l’écrit et le vin. La revue Le Rouge & Le Blanc sort son numéro 108. C’est vous dire ce que vous avez raté !

L’édito de François Morel vous donnera une bonne idée du contenu dont j’ai extrait ce paragraphe :

« Produits phytosanitaires, justement : le laboratoire bordelais Excell de l’œnologue très reconnu Pascal Chatonnet a révélé en février 2013 le résultat d’analyses alarmantes. « Il ressort que, sur quelque 300 vins analysés (provenant d’Aquitaine et de la vallée du Rhône) par le laboratoire sur les millésimes 2007 et 2008, seuls 10 % d’entre eux ne contiennent aucun pesticide. 90 % des vins analysés contiennent des résidus d’au moins une matière active, le plus souvent un fongicide. La palme revient à l’un des vins étudiés, qui contenait des résidus de neuf pesticides différents… » » Pour lire la suite de l’édito

Le sommaire est lui aussi alléchant :

le rouge et le blanc sommaire la revue n108• À la rencontre du… Domaine de Beudoez en (Valais)
• Châteauneuf-du-Pape blancs
• Domaine René Rostaing (Côte-Rôtie)
• Australie, retour sur les vignobles du Sud
• Les mots des autres : Alberto Manguel
• Livres : Champagne ! Histoire inattendue ; Wine Grapes ; Histoire des Hospices de Beaune ; Le vin pour ceux qui n’y connaissent rien ; Paysage de vigne et mythe civilisateur ; In vino veritas ; Tronches de vin, le guide des vins qu’ont d’la gueule.
• Coup de projecteur : Domaine Roc des Anges (Roussillon) & Les Terres de Fagayra (Maury)
• Domaine Charles Joguet (Chinon)
• Nature / naturel
• Angers à l’heure des salons
• Coup de cœur : Fabien Jouves, Mas del Périé (Cahors)

Ce n’est pas chose facile que de de se fournir en Le Rouge & Le Blanc. Tenez par exemple, il n’y aurait qu’une seule adresse dans l’Hérault ! A Saint-Chinian ! Ca manque de cavistes et de libraires par chez nous ou quoi !?! A voir sur le blog, rubrique « Trouvez le R&B »

Le vin nature sent le soufre chez les vins bio… ou pas

On méconnait toujours ce que fait son voisin sachant que travailler pour sa propre chapelle c’est prendre position et parfois cette position est bien bancale et rébarbative !!!

Un bel exemple avec cette interview de Thierry Julien, président de l’AIVB-LR (L’association des Vins Bio du Languedoc Roussillon) organisateur du salon Millésime Bio, salon professionnel qui continue année après année de rencontrer un franc succès et d’attirer sur le sol du Languedoc, à Montpellier, des acheteurs du monde entier soucieux d’apporter des vins variés et certifiés bio à leur propre clientèle.

Au départ, les vignerons présents doivent être certifiés en agriculture biologique. On va donc dire qu’ils sont tous bio. Voilà une chapelle. Mais , parmi eux, comme cette certification ne prend en compte que la production de raisin bio, il y a ceux qui poursuivent l’effort en cave, lors de la vinification, ceux qui font avec les moyens modernes (levurage etc…) et ceux qui poussent la philosophie sans intrants jusqu’au bout, les natures, purs et durs, allant même à ne pas utiliser ni soufre, ni cuivre. Les clochers fleurissent !

Alors que nous dit exactement Monsieur Thierry Julien : « ici vous n’allez pas trouver de vin nature. Un vin bio c’est un vin certifié, c’est un cahier des charges qu’un vigneron a appliqué, pendant 3 ans il est resté en conversion. Un vin nature c’est un vin qui n’est pas contrôlé. On ne sait pas comment il est fait. Il faut se fier à la bonne foi de celui qui l’a fabriqué (moi : ça s’appelle un vigneron Monsieur Julien). Ca ne repose sur aucune législation. Ce n’est pas sérieux. Et in fine ça aboutit à des vins qui sont les 3/4 pas bons, qui vieillissent mal, qui évoluent très mal, très en dent de scie et qui donnent un très mauvaise image du vin bio. Un vin bio n’est pas un vin nature. Ca n’a rien à voir. Ici, il n’y a que des vins bios, des gens certifiés, qui payent leur certification et qui sont contrôlés. »
La messe est dite !

Je n’ose dire que outre effectivement la profusion de vignerons en agriculture biologique, Millesime Bio représente pour beaucoup d’entre nous un des meilleurs moyens pour retrouver et découvrir des vins « natures ». Mais peut-être ne sont-ils pas considérés comme nature puisque certifiés en agriculture biologique ?

La vidéo dans son entier, un discours plus complet que mon maigre raccourcis plus haut !

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Devenez fan de naturel et de vin Nature au salon des Débouchées de Villeurbanne

Lyonaises, Lyonais, Villeurbannoises, Villeurbanaisés, habitantes du 69 (quel chance), plaisanciers du Rhône, touristes vinicoles, désoeuvrés des rayons vins des supermarchés, et tout le reste enfin qui serait à proximité ce dimanche 20 Novembre 2011 du 19 rue Marcel Dutartre à Villeurbanne, sautez, mais oui, sautez donc sur l’occasion de découvrir par vous-même ces fameux vins natures, ces incroyables vignerons qui nous font du vin naturel, avec les mains, certains aussi avec les pieds, une âme, beaucoup de passion et d’énergie, loin des salons parisiens, des dorures de palais et des couvertures glacées de magazines éteints.

Mais oui, sautons ! Légèreté de l’être qui sans chercher à avoir, goûte aux plaisirs simples d’une joyeuse bande de vignerons :

Domaine Léonine – Stéphane MorinArgelès 66
Domaine le scarabée – Isabelle FrèreArgelès 66
Domaine du possible – Loïc RoureLansac 66
La Vigne du Perron – François GrinandVillebois 01
Domaine de l’Octavin – Alice Bouvot et Charles DagandArbois 39
Le Raisin et l’Ange – Gilles AzzoniSaint-Maurice-d’Ibie 07
La petite baigneuse – Philippe WiesMaury 66
Le temps des cerises – Axel PrüferLa Tour-sur-Orb 34
Fontedicto – Bernard BelhassenCaux 34
La ferme du bout du chemin – David AuclairEtables 07
Julie Balagny – Fleurie 69
La ferme des 7 lunes – Jean DelobreBogy 07
Thierry Alexandre – Saint-Jean-de-Muzols 07
le Mazel – Jocelyne et Gérald OustricValvignières 07
Andréa Calek – Valvignières 07
Domaine de Mouressipe – Alain AllierSaint-Côme-et-Maruèjols 07
Domaine Michel Guignier – Vauxrenard 69
Domaine du Picatier – Christophe et Géraldine PialouxSaint-Haon-le-Vieux 42

Et pour vous convaincre définitivement de remuer vos os ce dimanche jusqu’à eux, les débouchées ont réalisé un faux entretien, très utile, éclairant, que j’ai pris la liberté de vous restituer ici dans son intégralité (attention, c’est long, mais c’est bon) :

Le salon des Débouchées est un salon de vigneron(ne)s qui vinifient des vins dits « nature » ou « naturels », qu’est-ce que les vins « nature » ou « naturels » ?
Les vins « nature » ou « naturels » sont issus de raisins cultivés en agriculture biologique (avec ou sans certification), les vignes sont conduites sans intrants de chimie de synthèse, les sols sont travaillés. Mais, on les dit aussi « nature » ou « naturels », car cette logique de culture est poussée jusque dans l’élaboration, la vinification : ils sont élaborés sans produits œnologiques, ou presque, puiqu’ils ne contiennent pas ou PEU de soufre (ou sulfites). Pas de béquille chimique en viticulture, pas de camisole chimique en vinification, le plus souvent, ni les vignes ni les vins, ne sont malades à ce point, seuls les vigneron(nes)s sont un peu « timbré(e)s ».

ils ne sont pas sulfatés ?
il ne faut pas confondre, on utilise :
le soufre en traitement pour les vignes contre l’oïdium, c’est autorisé en BIO et utilisé par des vignerons « nature »,
le dioxyde de soufre en vinification, pour ses vertus antibiotiques, antioxydantes et conservatrices… Il n’a, hélas, pas que des vertus, et si l’on en met pas ou peu, c’est mieux.

sont-ce là des vins biologiques ?
pour l’instant, à notre connaissance, les certifications bio européennes ne certifient que la viticulture, pas la vinification. Excepté pour quelques labels privés comme (par exemple) « Nature et progrès » ou « Démeter-vin », qui ont un cahier des charges concernant la vinification.
Vous trouverez ici « règles de vinification BIO en France et à l’étranger ».

La biodynamie, qu’est-ce que c’est ? Est ce que les producteurs de vins « nature » l’utilisent ?
oui, certain l’utilisent, d’autre ne l’utilisent qu’en partie seulement et ne se qualifient pas de « bio dynamistes »…
voir : www.bio-dynamie.org

Quelles pratiques sont autorisées en « conventionnel » ?
Je n’aime pas ce terme de conventionnel, il laisse entendre qu’il s’agit de pratiques banales, déjà convenues, or, si il a été convenu quelque chose, c’est de produire beaucoup, fut-ce au détriment de beaucoup de choses, mais c’était il y a bien longtemps et dans une urgence qui n’est plus la notre.
Vous trouverez ici le règlement européen des pratiques, dans le cadre de la réforme de l’OCM vin, entrée en vigueur le 1er août 2009. Je ne l’ai pas lu entièrement pour savoir si il est bien conforme à la réalité, et j’ignore si il en est sorti un autre depuis…

« Vins naturels » est-ce un label ?
Non, pas au sens où le label AB en est un, avec des contrôles, un logo, de la promotion et les coûts afférents.
L’association des vins naturels a cependant créé une charte d’approche d’élaboration des vins « nature » : voir cette charte.
C’est avant tout un rapport de confiance, ce sont des vignerons qui « disent ce qu’ils font et qui font ce qu’ils disent ». Si l’un d’entre eux estime avoir à ajouter des sulfites pour, par exemple, mettre en bouteille, vous êtes non seulement autorisé à le lui demander mais il vous répondra !… il vous répondra surtout que la dose est dans ce cas 10 à 40 fois inférieure à celle autorisée.

Pourquoi est-il inscrit « contient des sulfites » sur les étiquettes de bon nombre de vins « nature » ?
Il faut savoir que :
– cette mention est obligatoire au dessus de 10 milligrammes/litre,
– cette dose est minime : entre 10 et 40 fois inférieur aux doses officiellement autorisées, suivant qu’il s’agisse de rouge de blanc ou de liquoreux,
– le vin peut générer lui-même une faible dose de sulfite,
– pour protéger le vin, par exemple PENDANT la mise en bouteille, le vigneron peut être amené à utiliser une dose équivalente,
– un vin qui a été vinifié sans sulfite combinera une dose aussi minime en d’autres composés chimiques, et il ne restera, au bout de quelques semaines, aucune trace de sulfite libre, celui qui est réellement protecteur et dont on a plus besoin une fois mis en bouteille.
Cette mention est donc illisible, non pas à cause de ses petits caractères typographiques, il faudrait inscrire la quantité de sulfite ajouté pour que l’on en sache plus long sur les pratiques.

Quel est l’incidence sur la conservation ?
Le vin n’aime pas les brusques changements de température, et se conserve en dessous de 15° depuis toujours ; doit on modifier la façon de faire du vin, pour qu’il puisse se conserver plusieurs jours dans le coffre d’une voiture en été ? peut-être faudrait-il faire des glaces qui supportent ces conditions, cela serait pratique non ?

et pour la garde ?
garder un vin c’est le garder pour le plaisir gustatif qu’il procurera, cela peut dépendre du millésime, du terroir, du climat, de la cave, de l’acidité, des tannins, de la vinification …etc mais en aucun cas de la dose de conservateur que l’on lui aura adjoint.

Est-ce que le vin « nature » renoue avec des techniques traditionnelles et ancestrales dans l’élaboration du vin, est-ce un retour aux sources ?
un vigneron, m’a dit : « nous sommes la queue de la comète d’une ancienne pratique vinicole et l’avant-garde de la façon dont il faut faire les vins aujourd’hui… » Le fait est qu’avant la panoplie des produits contemporains, on devait faire du vin sans! excepté pour le soufre qui, lui, est utilisé depuis longtemps (certains disent que les Romains l’utilisaient) ; mais de nombreux vignerons « nature » travaillent aujourd’hui avec le contrôle des températures, avec des laboratoires, avec des microscopes, des comptages de levure, l’analyse des acidités…etc

Pourquoi certains magasins ou restaurants hésitent à en proposer à leurs clients ?
leur élaboration s’éloigne radicalement d’un « process » de production, leur goût s’éloigne donc de celui de vins standards et industriels. Pour cette raison, nombreux sont les revendeurs qui estiment devoir expliquer, voire justifier ce fait. Prenons par exemple un restaurateur qui parvient à faire BIEN à manger pour un budget raisonnable, il n’aura pas forcément le temps ou le personnel pour présenter ses vins ; c’est compréhensible, mais si l’on pousse le raisonnement jusqu’au bout, cela finira immanquablement par un « pot d’côte » (pour les Lyonnais) et tant pis si ce n’est pas du Côte-du-Rhône. Le plus honnête reste de proposer et de vendre ce que l’on aime, ce que l’on boit. En matière de goût, l’industrie a d’abord singé les savoir-faire traditionnels, puis, ceux-ci devenus marginaux, elle a fini par innonder le marché avec des produits de mauvaise qualité toujours trop chers pour ce qu’ils sont ; le temps aidant c’est le goût même des gens qui a été perverti. Aujourd’hui, si les vins « nature » avaient le même goût que des vins produits industriellement, ce serait le monde à l’envers mais il ne serait pas beaucoup plus passionnant à l’envers.

Buvons Nature, un salon de vin nature pour vous ouvrir à la diversité
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La viticulture bio et biodynamique gagne du terrain dans le vignoble et devient le choix de bon nombre de grands vignerons. De leur côté, les vins dits «naturels», ces vins sains qui sont travaillés à la vigne comme à la cave, sans intrans (produit chimique), poussent la démarche encore plus loin. Mais qu’entend-on par vins «natures», peut-on faire des vins sans intrans, si oui, quel goût ont-il et surtout sont-ils vraiment bon ?
Pour le savoir, l’équipe de La NIAC (nouvelles idées d’actions culturelles) Vous convie à le découvrir lors de cette 5éme édition de : Buvons Nature !
Sur le principe de : chacun est libre de faire le vin qu’il veut, à « buvons nature », on parlera d’idéal plutôt que de doctrine idéale et on goûtera les flacons d’une philosophie qui revêt trois aspects : le respect de la nature, la buvabilité plaisante des produits proposés, la convivialité de ces vins souvent de plaisir immédiat
A buvons Nature ! Nous ne sommes ni doctrinaires, ni sectaires, nous vous proposons simplement de venir apprécier ces vins aromatiques, fins, et fruités qui goûtent l’émotion. Des vins d’amour, réalisés sans intrans, en vendanges manuelles, avec des levures indigènes et, dans presque toutes les cuvées, sans sulfite ajouté. Alors, c’est le moment de venir goûter ces nectars pour vous faire votre avis sur ceux-ci.
Vive la pluralité et Buvons Nature ! Même avec modération ! Pour cela on vous attend les 10, 11 et 12 décembre à L’Espace Beaujon. 208, rue du FB Saint Honoré, 75008.Tel : 01 42 89 17 32
Venez accompagné, ce n’est pas un problème car nous, tout ce que l’on souhaite, c’est vous faire découvrir une autre forme de boire bon. En plus juste avant Noël c’est une bonne façon de remplir sa cave car vous pourrez déguster mais, si vous le désirez et dans la limite des stocks disponibles, acheter certains de ces vins. Alors, puisque c’est pour le plaisir, soyez des nôtres ce week-end.
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