De l’art existentiel de l’oxygène dans une vie de vin un vendredi

De l’air, un peu d’air, j’étouffe. Ce thème de l’oxygène des Vendredis du vin initié par le gars deschamps (http://www.decouverte-vins.com/moi-president-des-vendredis-du-vin-60-oxygene/) me fait comme un appel d’air.

J’en manque. Inspiration, on se calme. Ca vient !

Direction la cave. J’aime son air pur. J’aime ces petits caissons d’oxygènes alignés méticuleusement, regroupés par auteur et par région, soigneusement obturés par un bouchon de liège. Ils voyagent dans le temps et transportent la vie. Incroyable petits caissons de liquide qui dès que je les ouvre m’offrent un sacré bol d’oxygène.

Ca sent des parfums incroyables, capturés et relâchés ainsi dans l’espace d’un verre de verre. Le fruit rouge domine souvent avec le fruit noir, le cassis et la fleur de cassis. Je respire un univers, alors encore les deux pieds dans ma cave, enterrée dans cette belle ville de Pézenas, voutée, faite de pierres plusieurs fois centenaires. Le passé a été saisi dans ce cocon minéral. J’ouvre une puis deux puis plusieurs bouteilles. Les odeurs se mélangent ou se combattent. Illusionniste, je diffuse des extraits de terroirs, magicien, je fais renaitre le soleil qui sucre le fruit, le vent qui caresse les feuilles, les pierres qui lestent le sol, les essences de la garrigue, rarement le bois que je fuis.

La cave enchante des parfums de la vie.  Je revis enfin. Je remonte prestement à la surface, accroché à mes bouteilles d’oxygène comme un homme grenouille, un peu arrogant, (allez savoir…), sans m’essouffler, 3 étages vers le ciel, le paradis, la lumière. Ca sent meilleur par ici. Ca respire la cuisine qui transpire et s’active. Heureux homme, sur la table, je pose ces repères de verre, véritables phares pour mener à bien le repas. Autour, l’euphorie va nous gagner. Elle va nous monter à la tête, délier nos langues. On rira en se régalant d’une petite crapule,  sous une nuit de lune blanche et sans manquer de puch. Ah comme c’est plaisant de vivre sous cette oxygène !