La santé des sols est menacée

En 1989, Lydia et Claude Bourguignon créaient le laboratoire d’analyses microbiologiques des sols, le L.A.M.S. Depuis, ils n’ont de cesse de nous démontrer l’importance de la bonne santé des sols, des organismes vivants qui les composent et de la nécessité de les conserver en vie pour notre propre santé. Vous retrouverez ici le même discours entendu dans le film « Nos enfants nous accuseront » avec cette même démonstration d’évidence sur l’appauvrissement des sols.

Ci-dessous, quelques phrases extraites des différents reportages réalisés sur Claude et Lydia Bourguignon, en partie disponibles sur dailymotion.

« Les sols ont perdu 90% de leur activité biologique en 50 ans d’agriculture intensive. Normalement dans un sol, il y a 80% des êtres vivants et 20% à la surface. Le rôle de ses animaux, de cette biomasse, est de créer des galeries et donc de faire pénétrer l’oxygène et l’eau dans le sol. Et ils vont permettre la transformation de toutes les matières organiques en humus assimilables par les racines des plantes. Moins vous avez de vie dans le sol, moins les plantes vont être nourries correctement. On leur donne des NPK (Azote, Phosphore, Potasse), les 3 engrais chimiques vendus aux agriculteurs. Les plantes sont déséquilibrées. Elles se gorgent de plus en plus d’eau et deviennent de moins en moins nutritives. C’est comme un enfant qui ne mange que du gras et du sucre, il devient obèse. Vous avez des plantes qui ont l’air magnifiques mais en fait elles sont malades. Donc il faut les soigner avec des pesticides. Ces pesticides sont eux-mêmes des poisons qui achèvent la vie du sol.
Et donc les gens mangent des plantes malades, sont malades et mangent des médicaments. Comme ce sont les mêmes entreprises qui font les engrais chimiques, les pesticides et les médicaments, vous avez un système qui tourne très très bien.
Nous ne faisons plus de culture en Europe. Nous gérons de la pathologie végétale. C’est à dire que nous essayons de maintenir vivantes des plantes qui ne demandent qu’à mourir tellement elles sont malades. On ne mettait pas un pesticides sur les blés en 1950 en Europe. Aujourd’hui, c’est au moins 3 à 4 qui sont nécessaires sinon le blé il est pourri avant d’être arrivé dans le silo.
Mais ca ne se voit pas. On balance les produits. Après on se dit : « tiens le blé il est bien », comme on met trop d’azote, le blé il tombe, alors on lui donne des hormones pour raccourcir les tiges. Autrefois les blés faisaient 1 mètre 50. Ces hormones font avorter les arbres qu’il y a autour. Ça fait disparaitre toute la flore.
Mais les gens ne le savent pas. Autrefois, les champs c’étaient plein de coquelicots, plein d’espèces, il y avait une biodiversité.
Le sol c’est une vraie éponge donc si je gère mal, il est compact, il est serré. C’est pour cà, qu’il y a ce côté moelleux du sol forestier. En fait, il est aéré par la faune. Alors quand il va pleuvoir sur un sol resserré, l’eau ne va pas pouvoir rentrer et puis c’est l’érosion. Mais c’est plus facile d’accuser la pluie comme responsable des inondations  que de dire que c’est un système agricole qui les ont provoquées. Depuis 20 ans, on traverse les années les plus sèches des derniers 3000 ans en Europe et jamais il n’y a eu autant d’inondations. On a inventé avec l’agriculture intensive, les inondations en période sèche. C’est très fort ! »

Claude et Lydia ont quitté l’INRA et se sont mis à leur compte, parce que quand ils ont commencé à montrer que les sols mourraient biologiquement, on leur a demandé de se taire !  Ils estimaient que leur devoir de scientifiques, c’était d’alerter le monde agricole que la voie qui était choisie, n’était pas la bonne pour pérenniser l’agriculture.
« Nous sommes dans la société la plus confortable de l’humanité et les dépenses de sécurité sociale augmente de 6% par an. Y’a quand même des questions à se poser. Est-ce que les gens sont si bien nourris que ça pour être autant malades ! »
« L’argumentation habituelle c’est de dire que l’espérance de vie s’accroit, chaque année, davantage. Certes, mais ceux qui ont 80 ans aujourd’hui, n’ont pas connu l’agriculture chimique avant 50 ans. C’est tellement récent dans notre histoire. Comment expliquer que 17% des enfants en Europe sont obèses. »


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