Le temps des vendanges, à la machine.

En passant du côté de quarante dans l’Aude, j’ai bien dit l’Aude pas l’Aube, rien à voir si ce n’est quelques bulles, crémant pour les uns, champagne pour les autres, oui dans l’Aude,  vous savez ce département caché derrière l’Hérault, je dis ça pour ceux qui nous regardent d’en-haut, de Paris, ceci pour me rendre sur le lieu de vendange, au détour du dernier virage pour accéder à la parcelle de vigne, surgit une sacré machine jaune. The machine à vendanger !Très vite, on décide que ce n’est pas une amie ! En premier parce qu’elle fait un bruit incroyable entre le moteur du tracteur et la soufflerie de la machine. Ensuite, parce qu’elle te secoue la vigne du genre « debout là-dedans ! Tous dehors, les grains de raisins d’abord, les feuilles si elles veulent ». Et puis enfin parce que j’étais venu ici pour être au calme, en pleine nature, et saisir de belles grappes de raisin toute la journée.

Bon, pour autant, ce genre de bête a bien évidemment ses avantages et notamment beaucoup d’impératifs de rendement, plus que nécessaire au viticulteur si il veut survivre et en vivre.Sur les photos, vous pourrez lire en gros « Grégoire » sur le flanc de la machine. Ce n’est pas le petit nom du conducteur. Vous n’y êtes pas du tout ! C’est la marque de l’engin. J’ai pas trouvé comment la flouter, pour faire genre blogueur indépendant c’est raté !!! C’est pas grave, je vais en profiter pour leur demander si ils peuvent m’en offrir une chez « Grégoire Group » .Si c’est pas de la transparence ça !

UFC que choisir vin bio ou pas ?
Article extrait tel quel depuis le site de l’UFC que choisir de l’Aude. Cela résume en quelques mots et une image, les craintes des vignerons bio ou non bio face à l’émergence d’un réglementation européenne globale qui serait trop laxiste vis à vis de certaines pratiques oenologiques :Bio à la vigne, mais pas à la cave00057_vin_bioLa Commission européenne s’apprête à adopter un règlement sur le vin bio qui risque d’empirer une situation déjà très peu claire et peu compatible avec l’éthique de l’agriculture biologique.

Un règlement européen sur le vin bio : a priori, ce devait être une bonne nouvelle. Eh bien, c’est raté : le nouveau label risque en effet d’introduire un peu plus de confusion dans l’esprit des consommateurs. Jusqu’à présent, le logo AB apposé sur les bouteilles garantissait simplement un vin issu de raisins provenant de l’agriculture biologique, mais le mode de vinification, lui, n’était pas encadré. Hélas, la première mouture du règlement, qui devrait être adoptée dans les prochaines semaines, est d’un laxisme incompatible avec l’éthique du bio.

La Commission autorise ainsi une kyrielle de pratiques oenologiques telles que la flash pasteurisation, une technique qui consiste à chauffer les cuves à 73 °C, tuant du même coup les levures et les bactéries naturellement présentes dans le moût. Il faut alors rajouter des levures industrielles qui induisent des profils aromatiques stéréotypés. Autorisée également, l’osmose inverse, qui permet de retirer l’eau du moût de raisin afin de concentrer le sucre dans le breuvage, mais élimine aussi les acides organiques. « On réduit ainsi à néant tous les efforts réalisés dans le vignoble pour préserver la naturalité du sol et les matières vivantes du raisin », s’indigne Michel Issaly, président des Vignerons indépendants de France (VIF), dénonçant le lobbying du négoce et des coopératives qui veulent investir en masse ce créneau porteur.

Vive La Malbouffe, le guide !

Voici le premier guide enthousiaste de la malbouffe !
Comme elle est partout, il s’agit donc de positiver !
Le lecteur pourra ainsi, à coup sûr, choisir les tomates les plus insipides, apprendre à reconnaître les pommes qui ont reçu le plus de pesticides, se préparer à déguster les poulets javellisés importés des Etats-Unis, dénicher les produits les plus gras et s’extasier devant l’inventivité de l’agro-industrie.
Visitons cette France des abattoirs qui ne respecte pas les normes d’hygiène : des saumons d’élevage assaillis par les poux de mer, des élevages de veaux piqués aux anabolisants et hormones de croissance !
Découvrons les lobbies qui gavent vos enfants de sucreries et accompagnent souvent leurs pubs pour yaourt d’allégations santé fantaisistes !

Bon appétit à tous!

Illustré par les dessins de Wozniak, ce guide sera composé de textes courts et drôles reprenant des informations servies toutes chaudes dans la rubrique spécialisée d’un célèbre hebdomadaire satirique. Elles ne dépasseront pas la date de péremption, promis !

Achetez le guide Vive la Malbouffe en ligne 18,05 € ttc

source www.hoebeke.fr

Gilles Azam Les Hautes Terres de Vignes Bio en AOC Limoux

La fête souvent s’accompagne de petites bulles, effervescentes, pétillantes, aromatiques. Si beaucoup ne jure que par le Champagne, ma raison et mon besoin de curiosité m’ont amené à découvrir l’excellence du Crémant. J’ai souhaité vous dresser le portrait d’un vigneron très attachant, recroquevillé dans son village natale, tout près de Limoux, là où le vin pétillant a été inventé (avant le Champagne !).

J’ai connu plusieurs Roquetaillade. L’un était un château en Gironde. Celui-ci, près de Limoux dans l’Aude, abrite un village perdu sur son rocher, perché à 350 m d’altitude, tout entouré de 120 ha de vignes. Ici, pas plus de 16 habitants au km². Y’a pas foule. Je me demande même si il n’y a pas plus d’éoliennes, là-haut, sur la crête, face au village, que d’âmes qui filent, dans ces ruelles étroites, et, sombres en hiver.

roquetaillade aude limoux azam

Près du château (il y a toujours un château et une église comme vous le savez, dans une commune de France), en rangs serrés, collées les unes aux autres, des caves, souvent vinicoles laissent s’échapper, parfois, des visiteurs d’un jour portés par de petites bulles invisibles.
Au pays de Limoux, la Blanquette et le Crémant sont rois !

azam gilles vigneron limoux

Chez Gilles Azam, vigneron, au domaine des Hautes Terres, le Crémant s’appelle Joséphine. C’est le prénom de sa fille. Pétillante, certainement !
Prolongeant la certification Bio de ses vignes et de ses raisins, il poursuit au maximum cette rigueur, ce respect du vivant, jusque dans la cave et ses quelques cuvées. Faire du Bio c’est déjà se rajouter du travail par rapport aux autres, mais le faire sur le Crémant, c’est vraiment en vouloir, faire un effort.
Joséphine est un assemblage particulier de chardonnay, chenin et mauzac. D’habitude pour le crémant, le chenin est mis de côté. Gilles a un faible pour le chenin.
La méthode champenoise demande du temps : 9 mois d’élevage en fût suivi de 24 mois de fermentation en bouteille posée sur des lattes. Plus la fermentation se glisse dans le temps et plus les bulles seront fines. Ce n’est qu’une fois ces deux années achevées, que Gilles dégorge les bouteilles. En d’autres termes, une fois que la fermentation est finie, les lies mortes se sont déposées sur la paroi de verre. Il va alors en quelques jours, basculer les bouteilles, le cul vers le haut, afin de faire descendre les lies dans le goulot. Un mouvement rotatif de la bouteille accélère la glissade des lies, au fur et à mesure qu’elle se redresse à l’envers. Gilles parle alors de « poignettes », réalisées plusieurs fois par jour, à intervalles réguliers, où la bouteille fait à chaque fois 1/6 de tour. Le coup de main du vigneron !
Depuis son installation en 1999 dans son village natal, il a racheté la cave de son grand-père et s’efforce de retrouver la taille du domaine de son arrière-arrière-arrière grand-père, bien avant la grande guerre. Gilles garde les pieds sur terre. Comme il le dit : « Je suis en Bio parce que j’essaye de faire le plus propre possible…et avant tout il ne faut pas décevoir son client ». Avec ses 7 ha de vignes, les Hautes Terres produisent 20% de Joséphine (Crémant), 45% de Louis (AOC Limoux blanc) et 20% de Maxime (AOC Limoux rouge) et le reste en vin de pays, soit à peu près 25000 bouteilles.
J’en ai pris quelques unes…

azam louis limoux bio