Jambon : du Beaujolais en tranche !

la tranche jambon gamay

Jambon ! Fier de son nom, Philippe s’amuse à le décliner sur ses cuvées. La Tranche pour le rouge et le Jambon Blanc pour le Chardonnay. Rassurez-vous, il ne ressemble pas à ce portrait, là, sur cette étiquette du Gamay ! En fait, voilà à quoi il ressemble, quand il fait le bel esprit sur un salon, comme la Dive Bouteille à Deauville.

Philippe Jambon Beaujolais vin naturel

Depuis 1997, l’année de son installation, parti de rien, il a toujours travaillé ses vignes et ses vins avec la même rigueur : aucun pesticide et aucun engrais chimique afin de garantir l’authenticité de son terroir. Avec 3,5 hectares, il a atteint la limite de l’équation du vin naturel :

travailler plus pour produire moins !

Sans chimie, il faut bien se rendre à l’évidence, le risque est énorme mais le résultat en vaut le coup. A Chasselas, Philippe Jambon nous régale d’un Nouveau Beaujolais. Chacune de ses bouteilles est vivante et le vin, comme un poisson dans l’eau, se plait à évoluer. Regardez bien ! Les étiquettes de La tranche en Gamay et de La Grande Bruyère en Chardonnay ne comportent pas la mention “contient des sulfites”. Et bien sûr, l’indication “vin de table” c’est une invitation à les découvrir et à partager ce plaisir avec des amis.
En 2008, Monsieur Jambon a vu passer la grêle sur ses vignes. Ne reste que 5 hl/ha au lieu de 30 à 40 hl/ha. Le manque a gagné va peser sur l’exploitation. Il y a des stocks à vendre c’est certain mais la perte sera sèche !!! Du coup, les cuvées sont encore plus rares que jamais.
Mon conseil : tombez sur une bouteille de son blanc, chardonnay très fin, sans soufre, une petite merveille. Il en a !

La Fontude : Vin du Languedoc au Naturel

Vous voulez connaître la recette du vin naturel ?
Très simple, pour chacun de ces vignerons que j’ai eu la joie de rencontrer, c’est l’envie de créer son propre vin en faisant revivre la vigne, en toute liberté.

La liberté de choisir son rapport à la vie comme François Aubry et Sophie Valin, respectivement ingénieur et vétérinaire, qui en fondant La Fontude sont passés à l’application pratique de leur propres réflexions. Oui, on peut avoir fait des études et vouloir être vigneron et éleveur de brebis ! Et sans être babacool ou en-dehors de la société !
Certes, ce glissement, vers la ruralité assumée, s’est fait en douceur par des rencontres et des opportunités. De parcelles en parcelles, les voilà, aujourd’hui à la tête d’un peu plus de 4 ha de vignes, au Nord du lac de Salagou, sur les hauteurs, composant le paysage avec un troupeau de brebis, une trentaine, pour l’entretien, la viande et l’apport indispensable de compost. François explique très bien l’intérêt et l’impact de la biodynamie. Lui qui a repris des vignes que plus personne ne voulait, promises et primées à un arrachage, il sait combien il faut écouter chaque cépage réagir aux évolutions du climat et à l’arrêt de tous supports chimiques. Il faut plusieurs années pour voir les ceps reprendre de la vigueur après un tel sevrage. A La Fontude, on retrouve les cépages originels des vins du Languedoc. En blanc, le terret bourret, qui a quasiment disparu. En rouge, le cinsault, le grenache et le carignan. Les pieds ont une allure très originale, comme des lustres inversés ; en fait le résultat d’une taille aérée. Le sol est couvert d’herbes, de petites fleurs de toutes les couleurs. Ca sent la diversité. On respire la quiétude de l’endroit.

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Une gamme de vin réduite
Un seul blanc, en vin de table tout simplement, sur un cépage oublié, le terret bourret, vendangé mi-septembre, sans être trop mûr, un mélange de grains dorés et de grains verts. Le pressage, à la main, se fait forcément en douceur, sur un rendement très faible de la vigne. En fin de fermentation, François obtient un jus acide, marqué, comme un jus de citron, qu’il va travailler en oxydation afin de faire évoluer les arômes vers la pomme et la noix plus loin. C’est un travail minutieux en cave, où il faut être attentif, au quotidien. Après un tel élevage de 9 mois, le jour de fête se savoure, le sourire aux lèvres, comme un petit bonheur au soleil.

Deux rouges, le premier Fontitude, assemblage de Cinsault et Carignan, frais en bouche, léger, tout sur le fruit et des arômes acidulés. Un régal de simplicité avec un nez droit qui ne triche pas et vous tient en haleine. Un incroyable vin du Languedoc qui suivra en harmonie le plaisir éprouvé plus tôt sur Jour de Fête.
Le deuxième, Entremonde, issu de vieilles vignes de Carignan, Aramont et Grenache, sur la commune de Brénas, en vin de pays des coteaux du Salagou, le nom du Lac formé à la suite de la création d’un barrage. Il est travaillé un peu plus sur l’expression des tannins. Plus commun, pour un vin du Languedoc, il recèle pourtant une petite surprise au nez. Le voilà qu’il diffuse des parfums de fleurs, la violette et l’iris. Un vin d’altitude nous confie François.

Trois vins, trois nouvelles sensations, trois expressions différentes de la liberté, trois jus de diversité, élégants, raffinés et accessibles au palais comme au porte-monnaie. Pour en profiter, saisissez un forfait vin naturel de la boutique.

Du Grenache en Vin Naturel

Alain Allier

Mouressipe

La rencontre avec un homme aussi simple et discret autorise à une respiration profonde, en confiance. Alain Allier, enfant du pays, résiste aux envahisseurs, dans son beau village de Saint Comes et Maruejols. Les pavillons neufs gagnent du terrain tout autour.
Sur le chemin, on rencontre ses ânes et son cheval, qui semblent endormis. Depuis 4 ans, Alain a définitivement fait le grand saut. Le voilà, sur les traces familiales, après avoir taquiné de la vigne pendant 25 ans, histoire de ne pas perdre la foi et surtout pour l’amour de ce pays.
De son vin de copain, beaucoup lui disait du bien et c’est après une rencontre avec un maitre en vin naturel, Eric Pfifferling, qu’il va enfin tracer sa destinée.
Mouressipe est le nom de la colline que ses vignes encerclent. Ancien môle romain, on y trouve les vestiges d’un oppidum. Dans la terre, maintes fois retournée, il a trouvé une pièce gallo-romaine. C’est cette effigie que vous retrouvez sur les étiquettes de ses bouteilles.
Je vous le dis, cet homme a des racines et son histoire le précède.
Bien que propriétaire de 13 ha de vignes, il n’en vinifie que 4. Impossible de faire plus. Les vendanges se déroulent dès l’aube, dans la fraicheur du matin. La consigne est stricte : on cueille les grappes délicatement et on les dépose dans les cajettes comme s’il s’agissait d’un fruit trop mûr.
Ensuite, il stocke le tout dans une chambre froide, à 7°C, et une première fermentation démarre pendant 2 à 3 jours.
Pour le Tracassier, autre particularité, les grappes sont triées et égrappées à la main sur une table de fabrication maison avant un encuvage saturé en gaz carbonique. Comment voulez-vous ne pas faire de grand vin avec une telle finesse.