Emile Hérédia domaine de Montrieu, du pineau d’aunis qui pétille !

Ca pétille chez Emile, dans ses yeux comme dans son vin !

Bon attention, les images qui vont suivre peuvent choquer les âmes sensibles du vin dit tranquille ! A la question du buveur innocent sur le stand d’émile Hérédia au salon des vins de Loire qui se tenait à Angers, « Mais il pétille pas un peu votre vin ? J’ai comme des petites bulles sur la langue ! », la démonstration se fait, ni une ni deux, qu’effectivement, il reste pas mal de gaz dans son pineau d’aunis !


Le vin qui pétille par Emile Hérédia par showviniste

Les Vendredis du Vin, des litres et des lettres

Des lettres, des lettres…des litres j’en ai plein ! enfin des 3/4 de litres surtout, dans ma cave. Ah comme je les adore ces petites choses qui attendent sagement que je vienne les choisir, parfois au hasard, pressé par le temps, souvent avec méthode, je passe devant chacune d’elles, je relis toutes les étiquettes, en cherchant celle qui va me plaire à cet instant. Un peu comme si je me faisais mon rayon vin de supermarché mais qu’avec des bouteilles quasi introuvables !

Oui bon, des litres et des lettres, quel thème, page blanche à noircir, écran vide, une torture, pas sûr, un défi, c’est certain, une excitation de voir les mots s’enfilaient avec ce sens qui roule à la lecture.

J’avais envie, c’est cool les envies, surtout quand on les assouvies, et par principe, mon conseil, avoir des envies envisageables, ca évite la frustration et ca donne confiance en la vie. Alors oui, j’avais envie de me faire un abécédaire des vignerons, ceux de mes rencontres pour lesquelles ce blog vient d’obtenir un prix au Wine Blog Trophy.

Aurai-je le temps d’aller de a jusqu’à z ?

A comme Azam. Un seigneur en terroir de Limoux, à Roquetaillade, sur son domaine des Hautes Terres ! Une rencontre forte, dans le froid d’un hivers, dans la confiance de sa cave et sa patiente à m’expliquer comment fait-on du crémant !

B comme Patrick Baudoin, découvert sur Millésime Bio il y a 3 jours. Ces vins sont un délice et il me parait de nature à vous parler pendant des heures d’un tas de choses passionnantes.

C comme Clavel, père et fils, de l’authentique me semble-t-il, beaucoup d’humour, de finesse et de la sincérité.

D comme Defaix, à Chablis, de quoi boire, manger et dormir, en une seule adresse !

E comme Emile Hérédia, du bon entre Loire et Languedoc du dimanche, un nomade de la vigne qui connait tout du café !

F comme Fusionnels, un couple mixte, France et Australie, pour concevoir un Faugères de toute beauté et une cave incroyable !

I comme Ivo Ferreira, du talent et de l’énergie pour des vins fantastiques.

J comme Jorel, blottit à Saint Paul de Fenouillet, les pieds dans le schiste et la cave enterrée dans le village.

M comme Mas Conscience, un cas, une prise etc…

L comme Lapierre, qu’est-ce que j’adore ça, ce raisin gaulois. Vas-y Matthieu, c’est top !

P comme Tire-Pé, le château Bordelais mené par david Barrault et sa cuvée Malbec !

R comme Reder, que du blanc et du grigri, qui se tient bien droit, un peu au-dessus de Cournonterral.

S comme Sorga, le domaine d’anthony Tortul, généreux, force de la jeunesse.

T comme Turner-Pageot, un biodynamiste heureux, qui sent bon la lavande à gabian.

W comme Picaros Wine, un tube ! une cuvée typée Languedoc ensoleillé à surveiller de près.

Z comme Catherine Bernard parce que Zut le C et B sont déjà pris et pourtant z’est tellement délicieux zes vins !

Y’en a d’autres, je continuerai … a suivre

Emile Hérédia, domaine des dimanches, clairette et cinsault à Aspiran

Emile Heredia Domaine des dimanches Aspiran

Emile est un aspirant du dimanche qui travaille sans relâche entre ses deux terroirs de cœur : Les coteaux du vendômois et la clairette du Languedoc.

Le vent sur ces terres du sud ne semble jamais cesser. De vieilles vignes se laissent gagner par l’usure du temps, abandonnant quelques espaces, au vide. Les pieds ainsi disparus se nomment par ici les « dimanches ». Dans le rang, que l’on taille ou que l’on vendange, ces absents brisent un rythme et amènent à une pause.

Emile a besoin de temps pour faire son vin, du temps de macération, 2 mois, du temps pour le laisser se reposer, sans soufre. Comme il aime à le dire, « dans le prix de vente de la bouteille, y’a le temps ».

Son vin raconte une petite histoire, celle de la clairette en blanc et du cinsault en rouge, les cépages d’origine de ce magnifique terroir d’Aspiran. « Quand j’étais étudiant à Montpellier, on buvait soit de la clairette, légère, soit des vins rigolos comme les cinsaults. C’était des canons quoi, des vins simples à boire pour se faire plaisir.  Voilà, c’est ça que je fais, avec des vieilles vignes de plus de 100 ans comme pour la clairette. Je fais des vins sur la fraîcheur, sur le fruit. »

Emile milite contre l’uniformisation des techniques, refusant l’assaut répété de la technologie et de la chimie, préférant l’effort, l’adaptation aux variations du climat et l’idée qu’un vin, chaque année, est forcément différent. « De toutes façons », nous dit-il, « quand les choses sont faciles, je m’emmerde ».  C’est certainement pour cela qu’il veille à ne prendre que des bouteilles légères, moins gourmande en énergie pour être conçue comme pour être transportée. Et il poursuit cette exigence sur la colle des étiquettes, le papier recyclable, le bouchon de liège etc…

Emile fait du vin touchant, de proximité, d’intimité, tout en restant le plus possible accessible au plus grand nombre, et surtout pas pour une élite, intellectuelle ou de portefeuille. Ses vins donnent un nouvel aperçu de la finesse du fruit comme ce cinsault, tout en dentelle, très long en bouche et subtilement vineux, avec de la matière. Etonnez-vous !