Clos Fantine, du Naturel en Appellation Faugères

Comme un voyage, au centre de la terre

Cette fois-ci, je vous incite à vous débarrasser de vos a priori, de tout ce qui peut gêner à la compréhension d’un nouvel univers, à vous mettre à nu, prêt à entendre ce qui sera la norme, demain, quand les hommes auront enfin mûri.Je vous emmène, comme en voyage, au centre de la terre, sur un sol tapis de schistes, pierres plates, effilées, émiettées, aux reflets bleus et gris, dans le vignoble de Faugères. La méditerranée, derrière vous, au-delà de Béziers, souligne l’horizon. Devant, les premiers contreforts des Cévennes torturent le paysage, fait de vallons et de coteaux, traversé de ruisseaux en contrebas, coloré de chênes et de garrigue, couvert de ceps, toujours alignés, en rang serrés. L’hiver perdure et certaines vignes, toutes ébouriffées dans le vent, n’ont pas encore perdu de leur chevelure.Si l’appellation a ses classiques, il suffit de s’écarter de la grand’route pour découvrir un domaine atypique comme le Clos Fantine, au lieu-dit La Liquière. Le père, postier de son état, à la belle époque, a démarré l’aventure en investissant dans les vignes de sa terre natale.

Aujourd’hui, sur 24 ha, ses 3 enfants, Carole, Corine et Olivier, éprouvent le métier comme un artiste travaille l’expression de son talent : par intuition. Néanmoins, ils ont déjà des certitudes comme celle-ci: « C’est la nature qui commande et c’est à l’homme de savoir s’y adapter et de comprendre qu’il forme un tout avec elle, sans se prendre pour un prédateur ». Chaque saison, ils se mettent à l’épreuve avec leurs vignes et pratiquent le vin au naturel. Ce n’est pas un retour au passé. Ce n’est pas fuir le progrès. Ce n’est pas seulement refuser l’usage de pesticides et d’engrais. C’est, au contraire, une volonté farouche d’aller de l’avant et d’expérimenter des procédés naturels pour la culture de la vigne. A ce point qu’ils vont, par exemple, jusqu’à ne pas utiliser de cuivre pour traiter ce fichu mildiou, qui, plus que jamais, en 2008, a sérieusement compromis la production de raisins à travers tout le pays. Seul le carignan nécessite, selon eux, un traitement avec de la fleur de soufre et une algue, le Lithotame.

Au printemps, ils ont pu observer que le tapis végétal, c’est-à-dire l’herbe, les fleurs, en émergeant, donne une couleur particulière au sol qui sera différente en fonction du climat de l’année. Violette ce sera le signe de bactéries. Vert celui des champignons etc…

Ils considèrent les parcelles comme le sous-bois d’une forêt, autonome, et le raisin comme un fruit sauvage, en équilibre dans la nature depuis des millénaires. Si, en traversant les vignobles d’aujourd’hui, bien peignés, figés, tout débarrassés d’incertitude, on remarque aisément les efforts et les effets des hommes, on ignore ce monde invisible pour nos yeux. Ce vivant que l’agriculture moderne s’acharne à exterminer.

Dans le monde du Clos Fantine, c’est le vers de terre qui donne son authenticité au vin, ce sont les champignons qui naissent dans le sol qui vont permettre la vinification en cave. Mais quel travail, ils se donnent là, ces trois là, à écouter et observer les vignes : « On coupe le raisin à la main, on le sent, on le touche, on voit quand le raisin doit être vendangé ou pas. On veut garder la fermeté de la nuit, la fraîcheur du fruit, son acidité naturelle, ce qui va relever le vin, en bouche, le faire s’éterniser sur le palais »

Les jus, en cuve, prennent leur temps pour fermenter, jusqu’à 2 ans. Impensable pour beaucoup de faiseurs de vin, quand, pour eux, les techniques modernes les autorisent à finir un vin en moins d’une semaine.

La gamme du domaine se répartit en 4 vins rouges, entre 8 et 20 euros, dont 2 AOC et 2 vins de table. A l’ouverture des bouteilles, pensez à carafer le vin. Le naturel, sans soufre ajouté ou en très petite quantité, exige en contrepartie de garder le gaz carbonique qui se dégage à la fermentation pour une meilleure conservation. Le carafer, c’est l’aérer. C’est-à-dire ôter le gaz qui donnera toujours en bouche ce « frisant », plaisant pour certains et surprenant pour ceux qui le goutent pour la première fois. Mais le carafer, c’est aussi lui donner de l’oxygène, le placer dans l’ambiance du repas et le faire vivre avec vous. Boire c’est partager une énergie !

Le Clos Fantine vous donne le choix entre des cuvées fidèles aux règles de l’appellation Faugères comme la cuvée Courtiol, subtil assemblage différent chaque année, et des cuvées d’expression, plus personnalisées, plus atypiques, en liberté sur la table. Mon conseil : Laissez-vous tenter par chuuuuu…t, un pur Mourvèdre, de différents millésimes, ou par La Lanterne rouge, frissonnante de fruit.

De caudalie au château smith haut lafitte, une ligne de vigne

Caudalie Spa Vinothérapie

Surtout ne pas cracher dans la soupe ou taper systématiquement sur les plus brillants.

Un séjour à Caudalie, au chateau Smith Haut Lafitte, une journée entière, 2 repas au restaurant sans n’avoir rien visité ni les caves, ni les soins de la vinothérapie. Tant pis ! Le tableau est dressé !

Château Smith Haut Laffite

On y arrive très facilement, c’est fléché depuis la sortie Marcillac de l’autoroute. C’est cool ! Pas de chichi à l’entrée, un parking, le château à gauche avec marqué dessus (oui je sais c’est comme le port salut…) en lettres blanches Smith Haut Lafitte, en face en gros, Caudalie !C’est bien là…

La première chose que les professionnels vous disent à propos de l’endroit, c’est l’envers…comme d’habitude…par connivence bien sûr, pour vous mettre en confiance… « Vous savez, il n’y avait rien avant, c’est du neuf pas de la rénovation ! »Ca brise un peu, le peu de rêve. Cependant faut avouer que ce n’est pas du tout mon genre. L’authenticité sans luxe me plait davantage. Alors évidemment, je ne suis pas à ma place. Beaucoup le penseront à me lire et ils auront raison !

bassin de caudalie

Puis voilà, on y découvre un parc divinement agencé, sculpture, bassin, cygne, ponton, barque isolée sur une minuscule île… ah comme c’est bucolique, charmant, mignon… tout y est… des bâtiments tout en bois revêtu, bar, salon privé, restaurant.

Aux repas, midi et soir, même table ronde, le soir lumière très tamisée, intimiste, plus propice à la complicité, des couples, des humeurs. Les plats sont raffinés sans être extravagants : un oeuf poché en entrée trempé dans une soupe de petits pois verts, deux ronds de foie gras le soir, une plancha de poisson qui ressemble plutôt à une rondelle de poisson, un magret de canard rosé, belle cuisson, rien à dire. Les desserts de même facture, un fondant au chocolat, un mille feuille à la fraise, des sorbets… c’est bon, pas de déception.

Mais voilà, (et je vous préviens de suite, je n’ai pas aimé…) les vins, de Bordeaux, m’ont déplu. Il y a certainement ici une grande partie de clientèle internationale. Du coup, (mais je peux me tromper), les vins sont dans cet étau resserré, aseptisé, du bois, de la planche comme on dit, du parquet sur lequel on glisse des arômes de vanille, de toast. Et c’est ainsi sur les blancs comme sur les rouges.Le soir, sur le dessert, un blanc moelleux est annoncé.  La cata ! Un nez de serpillère (ne me croyez pas, j’exagère forcément), la bouche laisse entrevoir une autre particularité, une finale amère assez désagréable.Pourtant il y en a des bons Bordeaux. On a su m’en faire déguster ! (Merci le civb)Je m’en retourne dans ce Languedoc, sans aigreur, n’ayez crainte, dans l’idée de m’ouvrir un de ces vins de table dont les arômes transpirent la passion de l’homme qui vous le partage ! Comme le domaine de Mouressipe près de Nîmes. Quel bonheur, quelle terre promise, une voie à suivre, des yeux à ouvrir.

Clos Fantine, du Naturel en Appellation Faugères

Comme un voyage, au centre de la terre

Cette fois-ci, je vous incite à vous débarrasser de vos a priori, de tout ce qui peut gêner à la compréhension d’un nouvel univers, à vous mettre à nu, prêt à entendre ce qui sera la norme, demain, quand les hommes auront enfin mûri.
Je vous emmène, comme en voyage, au centre de la terre, sur un sol tapis de schistes, pierres plates, effilées, émiettées, aux reflets bleus et gris, dans le vignoble de Faugères. La méditerranée, derrière vous, au-delà de Béziers, souligne l’horizon. Devant, les premiers contreforts des Cévennes torturent le paysage, fait de vallons et de coteaux, traversé de ruisseaux en contrebas, coloré de chênes et de garrigue, couvert de ceps, toujours alignés, en rang serrés. L’hiver perdure et certaines vignes, toutes ébouriffées dans le vent, n’ont pas encore perdu de leur chevelure.
Si l’appellation a ses classiques, il suffit de s’écarter de la grand’route pour découvrir un domaine atypique comme le Clos Fantine, au lieu-dit La Liquière. Le père, postier de son état, à la belle époque, a démarré l’aventure en investissant dans les vignes de sa terre natale.

Aujourd’hui, sur 24 ha, ses 3 enfants, Carole, Corine et Olivier, éprouvent le métier comme un artiste travaille l’expression de son talent : par intuition. Néanmoins, ils ont déjà des certitudes comme celle-ci: « C’est la nature qui commande et c’est à l’homme de savoir s’y adapter et de comprendre qu’il forme un tout avec elle, sans se prendre pour un prédateur ». Chaque saison, ils se mettent à l’épreuve avec leurs vignes et pratiquent le vin au naturel. Ce n’est pas un retour au passé. Ce n’est pas fuir le progrès. Ce n’est pas seulement refuser l’usage de pesticides et d’engrais. C’est, au contraire, une volonté farouche d’aller de l’avant et d’expérimenter des procédés naturels pour la culture de la vigne. A ce point qu’ils vont, par exemple, jusqu’à ne pas utiliser de cuivre pour traiter ce fichu mildiou, qui, plus que jamais, en 2008, a sérieusement compromis la production de raisins à travers tout le pays. Seul le carignan nécessite, selon eux, un traitement avec de la fleur de soufre et une algue, le Lithotame.

Au printemps, ils ont pu observer que le tapis végétal, c’est-à-dire l’herbe, les fleurs, en émergeant, donne une couleur particulière au sol qui sera différente en fonction du climat de l’année. Violette ce sera le signe de bactéries. Vert celui des champignons etc…

Ils considèrent les parcelles comme le sous-bois d’une forêt, autonome, et le raisin comme un fruit sauvage, en équilibre dans la nature depuis des millénaires. Si, en traversant les vignobles d’aujourd’hui, bien peignés, figés, tout débarrassés d’incertitude, on remarque aisément les efforts et les effets des hommes, on ignore ce monde invisible pour nos yeux. Ce vivant que l’agriculture moderne s’acharne à exterminer.

Dans le monde du Clos Fantine, c’est le vers de terre qui donne son authenticité au vin, ce sont les champignons qui naissent dans le sol qui vont permettre la vinification en cave. Mais quel travail, ils se donnent là, ces trois là, à écouter et observer les vignes : « On coupe le raisin à la main, on le sent, on le touche, on voit quand le raisin doit être vendangé ou pas. On veut garder la fermeté de la nuit, la fraîcheur du fruit, son acidité naturelle, ce qui va relever le vin, en bouche, le faire s’éterniser sur le palais »

Les jus, en cuve, prennent leur temps pour fermenter, jusqu’à 2 ans. Impensable pour beaucoup de faiseurs de vin, quand, pour eux, les techniques modernes les autorisent à finir un vin en moins d’une semaine.

La gamme du domaine se répartit en 4 vins rouges, entre 8 et 20 euros, dont 2 AOC et 2 vins de table. A l’ouverture des bouteilles, pensez à carafer le vin. Le naturel, sans soufre ajouté ou en très petite quantité, exige en contrepartie de garder le gaz carbonique qui se dégage à la fermentation pour une meilleure conservation. Le carafer, c’est l’aérer. C’est-à-dire ôter le gaz qui donnera toujours en bouche ce « frisant », plaisant pour certains et surprenant pour ceux qui le goutent pour la première fois. Mais le carafer, c’est aussi lui donner de l’oxygène, le placer dans l’ambiance du repas et le faire vivre avec vous. Boire c’est partager une énergie !

Le Clos Fantine vous donne le choix entre des cuvées fidèles aux règles de l’appellation Faugères comme la cuvée Courtiol, subtil assemblage différent chaque année, et des cuvées d’expression, plus personnalisées, plus atypiques, en liberté sur la table. Mon conseil : Laissez-vous tenter par chuuuuu…t, un pur Mourvèdre, de différents millésimes, ou par La Lanterne rouge, frissonnante de fruit.

 

La lanterne rouge clos fantine

La vente de vin en Angleterre par Tim Aktin

Tim Aktin, journaliste anglais spécialisé dans le vin et expert en dégustation, vient de publier ces trophées du vin sur le site internet guardian. Pour mémo, Tim Aktin est président du concours « Top 100 Vin de Pays » organisé par l’ANIVIT*. Ce concours, lancé en 2004, a pour objectif de rassembler les Vins de Pays disponibles sur le marché britannique et de les soumettre à un jury impartial composé de professionnels reconnus, qui après dégustation à l’aveugle et délibération, éliront les 100 meilleurs vins.
Tim a quelques influences sur le marché britannique, sachant qu’il est aussi correspondant pour The Observer et qu’il intervient dans Wine & Spirit, Woman & Home et The economist’s Intelligent Life.

J’aime beaucoup son article dans The Observer du 07 Décembre 2008 dans lequel, avant de nous déclarer ses trophées 2008, il expose brièvement l’évolution de la situation du marché du vin en Angleterre. On sort ainsi de notre vision d’exportateur français. Que dit-il ?
Simplement que faire fortune avec le vin devient impossible ! A la suite de l’augmentation des taxes sur les bouteilles, du dumping des supermarchés low-cost qui introduisent de plus en plus de vins à bas prix, de la faiblesse de la Livre et de l’augmentation des coûts de production, le marché est de plus en plus tendu et quelques sociétés se retrouvent à genoux dans « la merde » (en français dans le texte !).
Il fait remarquer, tout de même, et c’est fort intéressant, que l’introduction de vins à moins de 3 £ la bouteille entraine le marché britannique vers une baisse qualitative ! Et que la pire des conséquences, c’est de voir que les meilleurs producteurs ne viennent plus sur le marché britannique à cause de cette baisse trop importante de leur marge. Ce qui est regrettable aussi pour la diversité de l’offre produit sur le marché.
Vous comprenez pourquoi c’est de plus en plus difficile de se maintenir sur l’Angleterre, que l’on soit producteur de vin Français ou d’un autre pays. Vous comprendrez aussi pourquoi j’ai réagi à cet article publié sur le site du journal Sud Ouest.

Concernant ses trophées, il distingue l’Italie pour la hausse continue de la qualité de ses vins et, bonne nouvelle, ne manque pas de citer également le vignoble du Languedoc-Roussillon !  Il a d’ailleurs remis le prix « Winery of the Year » au Domaine Paul Mas, mes voisins de Pézenas, pour l’excellente gamme de vins et la diversité des cépages en ressortant les 2 cuvées suivantes :
2007 Paul Mas Marselan, Vin de Pays d’Oc (£ 5,49, 13,5%).
2007 La Forge Cabernet Sauvignon, Vin de Pays d’Oc (£7.98, 13.5%).

Un autre vin du Languedoc est également remarqué comme meilleur vin en-dessous de 5£. Il s’agit de La Différence Viognier / Muscat 2007, Vin de Pays d’Oc (£ 4,98, 13%).Si vous le reconnaissez, ce serait bien de l’indiquer dans les commentaires ou de m’envoyer un email. Personnellement, je ne sais pas d’où il vient.

Bien évidemment, son palmarès distingue d’autres vins français et d’autres régions viti-vinicoles dans le monde mais c’est agréable de voir que la région du Languedoc-Roussillon tire vers le haut et se fait remarquer autrement que par des manifestations et autres agitations.

. *ANIVIT : Association Nationale Interprofessionnelle des Vins de Table et des Vins de Pays.

Sudouest.com : les anglais et la consommation de vin

Dimanche 7 Décembre 2008, Sudouest.com, le site internet du fameux journal, annonce dans ses pages économie :

Les anglais n’ont jamais bu aussi peu de vin !

Le journaliste, basé à Londres, se permet quelques raccourcis,soit parce que c’est dimanche, soit parce que c’est la mode, soit la tentation d’un titre accrocheur a été plus forte que tout. Quelle est situation exacte ?

Il explique lui-même que, certes, si il y a une baisse de 0.2% de la consommation en volume, c’est dans un contexte de hausse continue de la consommation de vin depuis 15 ans, passant de 24 à 33% en matière de vente de vin par rapport aux alcools. Les Anglais boivent donc de plus en plus de vin avec, il est vrai, un arrêt très relatif de 0.2% cette année ! Pas de quoi s’alarmer ni de crier aux loups !
Il aurait mieux value expliquer la disparité de la vente de vin, français entre autre, entre les Bordeaux Grands Crus et les autres vins dont notamment les vins de pays et vins de table qui sont sur un terrain hautement concurrentiel des vins du nouveau monde !
Ensuite, il annonce que  si il y a cette baisse, « du jamais vu de mémoire d’homme » (vocabulaire emprunté aux phénomènes naturels extraordinaires), c’est en partie à cause de la crise (mot que l’on se doit d’employer systématiquement dans tous les articles depuis cet été) qui touche le porte-monaie des jeunes ! En effet explique-t-il, « ce sont les vins « bon marché », qui étaient le principal « carburant » du « binge drinking » ». Apparemment, ce journaliste n’a aucune connaissance à propos de la consommation d’alcool chez les jeunes où le vin représente une toute petite part. Il ne doit pas savoir que le binge drinking se réalise avec des spiritueux mélangés à des sodas ou boissons à base de jus de fruit. De plus, en terme d’efficacité et de prix, le vin même bon marché n’est pas bien placé pour se saouler le samedi comme il le dit !

(L’article de SudOuest)

Réforme de l’OCM et plan national de modernisation de la viticulture

 

Réforme de l’OCM, plan national de modernisation de la viticulture, quelles conséquences pour la viticulture et le vin ?
Quelques précisions faites rapidement par Monsieur Etienne Montaigne, enseignant chercheur à l’Iamm, lors d’une conférence au salon Dionysud de Béziers du 6 Novembre dernier.
Rappel sur l’OCM :

Le vin est réglementé par une organisation commune de marché, appelée l’OCM, comme presque tous les produits agricoles. Elle distingue les vins en deux catégories selon qu’ils indiquent ou pas une indication géographique (IG). D’un côté, il y a les vins avec une Indication Géographique Protégée : les vins de pays et les vins de qualité (ex AOC renommé Appellation d’Origine Protégée) et de l’autre, ceux qui n’en ont pas, dits Vins sans IG, c’est à dire les « vins de table ».

Vous voyez, rien de plus simple. Il suffit juste de savoir manipuler et retenir les abréviations. Un réflexe de cadres et d’administratifs, costard, cravates, qui réinventent leur propre langage histoire de rendre leur discours plus élevé. Il nous reste jusqu’au 1er Août 2009 pour nous y faire.

Cette OCM décidée par le parlement européen a finalement été plus rapidement que prévu mise en place pour financer l’arrachage volontaire, soit 175000 ha sur 3 ans.Quelle ironie tout de même quand on pense que les concurrents plantent à tour de bras. Cette aide est proportionnelle aux surfaces de vignes de chaque pays. On a pu observer un succès immédiat avec 66% de l’arrachage réalisé en région Languedoc-Roussillon pour la France. “L’Europe a décidé, là, d’une opération coup de poing avec pour objectif d’éliminer les canards boiteux et d’assainir la situation avant une libéralisation du marché”, nous dit Mr Montaigne. Comme à chaque fois, ou presque, l’Europe dote les états membres d’une enveloppe qu’ils doivent employer comme ils le souhaitent. C’est donc une stratégie nationale à la carte qui s’impose pour restructurer et reconvertir les vignobles.

L’OCM est un vrai compromis, un pas vers une PAC “OCM compatible”.

Rappel sur le Plan Quinquénal de relance publié le 29 Mai 2008 :

C’est un plan de relance du ministère de l’agriculture pour la reconquête des parts de marché mondial et un accompagnement social des viticultures touchés par la crise économique.

Pas moins de 27 mesures ont été émises pour relever le défi de la mondialisation :
affirmer le potentiel de la filière à l’exportation en gagnant de nouvelles parts de marché,
adapter l’offre à la demande et notamment à celle des nouveaux consommateur,
améliorer la lisibilité des produits et valoriser l’image Franc,
renforcer la compétitivité des entreprises et leur réactivité devant l’évolution des marchés.

Le plan se donne des moyens financés par la fameuse cotisation volontaire obligatoire et la modification du contrôle de l’AOC.

Les grands principes du plan en résumé sont :
l’organisation de la filière, avec une simplification et une clarification de sa gouvernance au niveau national ;
la déconcentration de la concertation et des décisions au niveau des bassins de production, avec un transfert de compétences en faveur des interprofessions, des comités régionaux de l’Institut national de l’origine et de la qualité (INAO) et des conseils de bassin ;
la réduction des contraintes réglementaires et administratives concernant la fixation des rendements, les pratiques œnologiques et les cépages autorisés ;
la restructuration des entreprises de vinification et de commercialisation, afin de faire émerger des unités suffisamment importantes pour s’imposer sur les marchés mondiaux ;
le développement de la promotion et de l’« œnotourisme » ;
la rénovation des dispositifs de formation initiale et continue des acteurs de la filière ;
l’optimisation et la mise en cohérence des efforts de recherche et d’innovation.

On a déterminé qui décide quoi et à quel niveau avec une gouvernance nationale et un office unique dans chaque bassin viticole qui regroupe les différents acteurs de la filière.

Enfin, pour faire simple, il y aura 3 segments de produits avec des contraintes de production croissantes en partant des Vins Sans Indication Géographique et en allant vers les Vins avec Indication Géographique dont le top en France seront les Vins AOC.

Le lobby du vin et les anti

tableau oms vin

Vous ne connaissez certainement pas le collectif « Vin et société » qui représente l’ensemble de la filière vini-viticole, soit 7 organisations professionnelles, dont l’ANIVIT (Association nationale interprofessionnelle des vins de table et des vins de pays), la CCVF (Confédération des coopératives vinicoles de France), ou encore la CFVDP (Confédération française des vins de pays)…

Ce sont des organismes qui de par leur fonction défendent forcément leurs intérêts. On parle alors de lobby car ils influent sur les représentants du parlement pour orienter la politique legislative dans leur sens.
A voir la progression des restrictions et des messages de prévention concernant le vin, on peut se demander si ces lobbies travaillent vraiment efficacement. Et pourtant, régulièrement, les médias nous en parlent comme si leur influence portée atteinte à la bonne marche de la démocratie.
Le vin pourtant est un produit différent des alcools forts dans le sens où il est un produit culturel, un élément qui rassemble les hommes, qui porte les marques de son histoire. On pourrait tout autant le considérer comme un produit de notre culture plus que de notre agriculture. C’est ce qu’à fait l’Espagne qui explose ses ventes en retrouvant un dynamisme commercial.
Bien sûr, la consommation de vin doit rester modérée. C’est que nous tous défendons par ailleurs. Tous les blogs sur le vin transpirent de cette passion commune pour la modération dans la consommation et l’exhubérance de sa dégustation.
Est-ce une nuance difficile à comprendre ?
C’est comme d’interdire la publicité sur le vin et sa mise en valeur. Oui bien sûr, faire de la publicité c’est pour  accroitre un chiffre d’affaire mais cela ne veut pas induire une augmentation de la consommation par personne. Le plus souvent, le message renforce l’idée d’une consommation qualitative au travers d’attributs aromatiques notamment. On communique sur le plaisir de déguster un vin pas sur le plaisir de se saouler avec une bonne bouteille. La recherche de l’ivresse ressort d’une autre logique ! Qu’importe si c’est du vin, de la bière, du sky ou autres…le sujet veut juste l’ivresse.
Combattons l’ivresse alors ! et laissez-nous décider du choix de nos plaisirs !

Pour ceux qui veulent voir de leurs yeux les actions maléfiques du lobby du vin, regardez bien le site internet qu’ils ont mis en place. Certainement une contre stratégie de communication à travers laquelle ils parlent de modération. A vous de juger.

http://www.vinetsociete.fr/ 

Liste des interprofessions

ALSACE – CIVA : http://www.vinsalsace.com
BEAUJOLAIS – INTER BEAUJOLAIS : http://www.beaujolais.com
BERGERAC – CIVRB : http://www.vins-bergerac.fr
BORDEAUX – CIVB : http://www.vins-bordeaux.fr
BOURGOGNE – BIVB : http://www.vins-bourgogne.fr
CAHORS – UIVC : http://www.vindecahors.fr
CENTRE – BIVC : http://www.vins-centre-loire.com
CHAMPAGNE – CIVC : http://www.champagne.fr
DURAS – UICD : http://www.cotesdeduras.com
JURA – CIVJ : http://www.jura-vins.com / http://www.laroutedesvinsdujura.com
LANGUEDOC – CIVL : http://www.languedoc-wines.com
PINEAU DES CHARENTES – CNPC : http://www.pineau.fr
PROVENCE – CIVP : http://www.vinsdeprovence.com
ROUSSILLON – CIVR : http://www.vins-du-roussillon.com
SAVOIE – CIVS : http://www.chez.com/vinsavoie
SUD-OUEST – CIVSO : http://www.civso.com
VALLEE DU RHONE – INTER RHONE : http://www.inter-rhone.com
VINS DE LOIRE – INTER LOIRE : http://www.vinsdeloire.fr

Vins de pays : http://www.vins-de-pays.info