abbaye sylva plana la part du diable vin languedoc
L’abbaye de Sylva Plana, plus que du vin, un oenotourisme de qualité en terre de Faugères

A nouveau un bel exemple de vignerons qui en plus de leur métier de faiseur de vin se sont lancés dans ce que l’on appelle l’oenotourisme, en l’espèce la restauration et l’accueil touristique.

Le Languedoc  évolue sous l’impulsion de ses domaines réactifs. L’objectif avoué faire venir à soi ce petit consommateur tant désiré et lui proposer plus que du vin, une expérience, un moment de partage.
L’Abbaye de Sylva Plana réunit en un seul lieu une cave, un caveau, un bar à vin, un restaurant, une salle de réception, des chambres d’hôtes et des balades dans les vignes. A la cuisine, c’est tapas le midi et carte le soir en saison. C’est simple, c’est bon, c’est efficace.  Bien entendu, vous y retrouverez les vins du domaine, aoc faugères et igp cote de thongue. Oui j’ai bien dit « cote de thongue », la plage n’est pas loin mais ce n’est pas un indice.

Homme de terre et homme de cave
Le domaine est mené par 2 associés : cédric Guy et nicolas Bouchard qui cultivent le vignoble en agriculture biologique sur une terre pierreuse, de schiste, typique de Faugères. Cédric est l’homme de terre, celui qui ose dans la vigne des pratiques originales comme le labour des sols avec un cheval sur les vieilles parcelles. Nicolas est l’homme de cave, plus discret, entre ses barriques de vins et ses grandes cuves.

L’histoire du domaine est liée à l’abbaye de Sylvanes à Saint Affrique, depuis 1139. Ici, c’était une dépendance pour faire du vin de messe, ainsi que de la pisciculture. Les moines Cisterciens ne mangent pas de viande.

Il y a beaucoup de chose à apprendre à l’abbaye de Sylvanès. Etymologiquement, Sylvanès  signifie « sauve nous » l’endroit où l’on trouve le salut, la rédemption. L’abbaye est aujourd’hui mondialement connue comme centre de formation, de recherche, de création et d’édition au service de la liturgie et de la musique sacrée par l’immense travail réalisé depuis plus de 30 ans par le Père André Gouzes qui a entrepris la composition  d’un corpus liturgique intégral en langue française. Le nom de Sylva Plana est une dérive de Sylvanès, adaptée à l’endroit certainement, entouré de forêt.

Bon, sans vous faire un cours d’histoire, Faugères était une terre protestante, ceci explique que le domaine fut détruit 3 fois et reconstruit 2 fois jusqu’à la révolution. A l’origine, le vignoble ne faisait que 5 ha. Maintenant il en fait 35 ha.

Bio et biodynamie
Les deux familles des 2 associés étaient voisines, famille de coopérateur et famille de négociant. Le Bio est une démarche naturelle. En effet, les 35 ha du domaine ne sont pas mécanisables et historiquement les parents travaillaient proprement sans trop de traitement. Ainsi quand ils ont souhaité faire une cuvée d’exception, la part du diable, en n’utilisant que des matériaux nobles à la cave avec le bois, et en vigne, ils ont converti 3 ha en biodynamie.

Cédric commente sa démarche ainsi : « Depuis 2010, tout est en bio certifié et petit à petit on passe tout en biodynamie. Le passage du bio à la biodynamie ca n’est pas visible dans le vin. Ca demande : de passer le soufre et le cuivre selon le calendrier lunaire. Mais c’est parfois compliqué à cause de la chaleur et du vent. On a peu de temps disponible pour agir sur la vigne.
Côté œnologie, pour le rosé, on ne levure pas. A basses températures, la fermentation de démarre pas.  On utilise les principes de la dynamisation, c’est à dire des petites quantités de substrats dans de l’eau dynamisée, avec de la silice. C’est homéopathique. »

Pour autant, Cédric aime qu’il y ait une explication physique, et non pas ésotérique. Par exemple, pour le vers de la grappe,  il a trouvé une association (le groupe chiroptères du Languedoc Roussillon http://asso-gclr.fr/)  qui a pour but de réintroduire les chauves souris qui mangent les insectes, la nuit. L’association a choisi les endroits et a amené les chauves souris, juste à proximité de l’abbaye en ruine. Il faut aussi un point d’eau. Ce n’est pas évident de le faire partout.

Le cheval c’est moderne !
A propos du recours à la traction animale, Cédric précise : « Le cheval ça me paraît naturel aussi. Quand on a voulu passer 100% en bio. On a quasi doublé la consommation de carburant. On a cherché à diminuer les doses de traitement, du coup il faut passer plus souvent, en cuivre et en soufre. L’herbe faut la tondre, ou la coucher, etc… Il fallait sortir des ha du mécanique, des vieilles vignes, des gobelets, et en 2006, 2007 et 2008, on a sorti 6 ha du mécanique. En cave, de même, pressurage manuel, utilisation de petites cuves, on utilise de l’électricité que pour la mise en bouteille. C’est la démarche sur la cuvé la part du diable. Ainsi on est revenu à notre consommation de carburant comme avant le bio. L’emploi du cheval passe par un prestataire. C’est un petit club avec le domaine de l’ancienne mercerie, la grange d’ain, le mas angel, et mas d’alezon (catherine roque), les estanilles : on a un monsieur qui s’appelle Mathias Liebig, www.lestraitsdusud.fr, c’est une entreprise de prestation animale. C’est un métier qui explose. Il a plusieurs chevaux, c’est sérieux et c’est moderne. »
Et il ajoute au sujet des vignes : « La part du diable ce sont des vignes qui ont 90-100 ans. Il y a très peu de raisin. On y prélève des bois pour les faire reproduire par un pépiniériste pour complanter. On garde ainsi notre patrimoine. On travaille surtout sur des vignes de 60 à 80 ans. Sur 50 ha ca fait 50 ans finalement. Les parents et grands parents ont mis beaucoup de syrah. Entre les années 1980 et 2005, aucun replantage de carignan. Et donc on va devoir s’en occuper. »

Les vins de l’Abbaye Sylva Plana présentent un atout majeur, la fraîcheur ! Elle donne de la finesse aux différentes cuvées. On retrouve dans les jus, la précision du discours de Cédric. Ca va bien droit, c’est franc, c’est juste et aromatique. Si La part du diable est un must recherché, vous trouverez facilement votre élixir de bonheur dans la gamme des vins de l’abbaye. Le mieux c’est de réserver votre prochain séjour, en novice des temps modernes, dormir dans une des chambres d’hôtes et diner au restaurant.

La part du diable, savez-vous ce que c’est ?

(ce qui reste dans la barrique quand la part des anges c’est envolé.)

Photo copyright : Ken Payton

thierry_thomas-directeur-mas-du-novi
Mas du Novi : In Novi Veritas en Pays d’Oc IGP

mas du novi panorama vigne languedoc étang de thau

 

Il y a un Languedoc méconnu. Il existe encore à plusieurs endroits, entre Méditerranée et massif montagneux, des lieux magiques à découvrir. Pour peu que l’on soit amateur de vin, et même novice, simplement curieux, le Languedoc est une terre sauvage qui donne des sensations magiques.
Pour preuve, visiter le Mas du Novi à Montagnac, c’est ouvrir les yeux sur un panorama à couper le souffle. D’un côté, la beauté de l’étang de Thau, pris entre deux reliefs, Sète et le Cap d’Agde, devant la Méditerranée étirée jusqu’à l’horizon. De l’autre, à l’opposé, la plaine de l’Hérault bordée par les Cévennes, souvent couverts d’un épais manteau de nuages gris.
Le Mas du Novi surplombe l’Abbaye de Valmagne dont il fut une dépendance au 12ème siècle. Si la révolution a effacé cette partie de son histoire, il subsiste sur le domaine, une petite chapelle médiévale et un calvaire sur lequel est gravé « Siste et ora viator » : voyageur, assieds-toi et prie.

Et aujourd’hui, on dirait, « mais avant vient t’éclater à fond dans les vignes ! »

[tentblogger-youtube LAmDz-oTqgY]

La visite

A votre tour, voyageur, vous pouvez également venir au caveau, pour déguster librement les vins du domaine et visiter les lieux. Vous pourrez admirer les vignes et ce superbe panorama sur le littoral Méditerranéen, avant de traverser la cave, de passer devant d’immenses cuves en inox pour les plus modernes et en pierre pour les plus anciennes, qui datent du 14ème siècle et qui sont toujours utilisées, puis d’admirer la chapelle et une partie du jardin pour ensuite descendre dans le saint des saints, le chai à barriques.
A signaler, l’accueil, la visite, la dégustation sont entièrement gratuits, et c’est ouvert tous les jours de 10h à 19h, toute l’année.

mas du novi croix languedoc valmagne repos bassin

La vigne

Si aujourd’hui une partie de la vigne est certifiée en agriculture biologique, le domaine travaille déjà pour passer entièrement sa production en bio. D’un seul tenant, le vignoble partage la propriété avec des bois et la garrigue, singulièrement entretenus par des chèvres et des ânes.  Vent et soleil participent aussi à la qualité des raisins finalement très bien préservés dans ce bel écrin de terroir.

 

 

 

prestigi mas du novi languedoc vinLes vins
Vous reconnaitrez facilement les bouteilles du Mas du Novi à ce surprenant logo, ancien motif de tissu languedocien, vestige de la croix du Languedoc. La gamme des vins Pays d’Oc Indication Géographique Protégée, accessibles (de 8 à 15 euros) et gourmands, se compose d’un blanc « Lou Blanc », d’un rosé « Lou Rosat » et d’un rouge « Lou  Mazet» parfait pour accompagner du cœur de canard à la plancha ou une viande rouge au barbecue. Vous trouverez aussi un excellent Chardonnay, vieilli en fût de chêne, dont le nez très amande et fruits secs saura rapidement vous charmer. Très équilibré en bouche, il s’apprécie délicieusement avec une viande blanche comme un filet de poulet fermier, une blanquette de veau, du poisson comme une dorade royale, simplement cuite au four, ou bien faite comme le directeur du domaine, Thierry Thomas, vous le cuisinez avec un foie gras poêlé.

 

 

Face à ce splendide panorama, sur les hauteurs du Mas du Novi, Thierry Thomas nous conseille de profiter de notre venue au domaine pour profiter d’un superbe lieu, le Château des Sacristains, juste à côté, à Montagnac  et d’y réserver une chambre pour un prochain séjour.(http://www.chateau-les-sacristains.fr/)

Avec des vins affichant tous au moins la mention Bien (14°), le Mas du Novi assume et affirme une belle identité languedocienne. Ce n’est pas par hasard si vous retrouvez ces vins dans des établissements réputés comme La Charnière à Béziers tenue par deux anciens rugbyman !
Mas du Novi                                                                                                                    La Charnière
Route de Villeveyrac, D5                                                                                       22 place Jean Jaurès
34530 Montagnac                                                                                                      34500 Béziers
04 67 24 07 32                                                                                                             04 67 36 83 10
contact@masdunovi.com                                                                                    lacharniere910@gmail.com

Lettre ouverte de Alain REAUT président de la FNiVAB à Messieurs Michel Bettane et Thierry Desseauve au sujet d’un article sur le vin bio

Messieurs Michel Bettane et Thierry Desseauve
Courteron, le 30 janvier 2013
Messieurs,
En tant que président de la Fédération Nationale Interprofessionnelle des Vins de l’Agriculture Biologique (FNIVAB), je tiens à réagir à la tribune que vous publiez, intitulée « le vin bio de la rédemption à l’imposture », ainsi qu’au numéro de Terre de Vins auquel vous avez participé («100 bios ou tout comme »).
Je ne peux bien sûr que me réjouir de votre intérêt pour notre filière. Néanmoins, je relève certaines approximations, qui nécessitent précisions et complément d’information.
En premier lieu, l’agriculture biologique n’est pas un « concept ». Il s’agit en effet d’un signe officiel de qualité, géré par l’INAO, au même titre que l’AOC, l’AOP, l’IGP et la STG1.
La conséquence directe de ce statut juridique est claire : il existe une réglementation européenne, que tous les vignerons doivent respecter s’ils souhaitent apposer la mention « Bio » sur leurs vins. Cette réglementation fait l’objet d’un contrôle annuel, obligatoire, effectué par des organismes certificateurs dont l’agrément dépend de l’INAO et du COFRAC.
Ce préposé est important. C’est ce qui fait que l’on ne peut pas être « Bio… ou tout comme » comme le laisse penser le dossier de Terres de Vins. Comme on ne peut pas être, puisque je suis vigneron champenois, « Champagne…ou tout comme ». On est Bio si l’on respecte le cadre réglementaire. Ou on ne l’est pas.
Nous respectons les vignerons qui se sentent proches de notre démarche, nous sommes très heureux de savoir qu’ils sont de plus en plus nombreux à faire des essais, sur des bouts de parcelles, mais « être en bio », c’est être contrôlé et certifié.
Ce rappel est d’autant plus indispensable que c’est précisément grâce à ce cadre réglementaire (qui, à ce propos, ne vous permet pas de présenter dans votre sélection des vins bio …qui ne le sont pas) que le vin biologique ne peut pas être une « imposture ».
Votre affirmation selon laquelle « Le vin bio est une utopie totale et pire, une tromperie organisée, quand il se cache derrière le vocable de vin « naturel » ou « authentique » » relève donc d’une méconnaissance sérieuse du sujet. Il existe, d’un côté, un cadre réglementaire – celui du vin bio et de la biodynamie2. Le vin « naturel » ou « authentique » relève quant à lui de la conception qu’en a son producteur. Les vins biologiques ne sont donc pas tous des vins « naturels », et les vins « naturels » ne sont pas tous des vins « biologiques ». La nuance est sensible, mais quand on s’adresse, comme vous le faites, au consommateur, elle doit être rappelée.
Quant au fond de votre discours, j’avoue être parfois un peu perdu.
Vous semblez en effet penser que la viticulture conventionnelle s’est « égarée depuis les années 1960 dans le piège de la productivité et de l’oubli de son fondement : la mise en valeur respectueuse et durable de terroirs exceptionnels ». Vous rappelez que les viticulteurs bio-dynamistes (et les viticulteurs bio dans leur ensemble) « s’épargnent, et ce n’est pas rien, le recours systématique et inutile à bien des produits nocifs », pour en arriver à la conclusion : « j’avoue ne pas comprendre pourquoi tant de leurs collègues n’en font pas autant ». Je ne peux, bien évidemment, que partager votre point de vue et votre interrogation.
Mais vous parlez aussi de « reculs de civilisation », comme si la réponse au « tout chimique » ne pouvait être qu’un retour à la charrue et aux boeufs, comme si les viticulteurs bio étaient des producteurs dogmatiques et obscurantistes, refusant toute notion de progrès.
Comprenez ma confusion, et, ce qui est plus grave à mes yeux, la confusion du consommateur auquel vous vous adressez.
Je me permettrais donc de vous rappeler quelques points techniques:
– Les seuls produits autorisés sur vigne bio sont « le soufre, le cuivre et la chaux ».
Cela signifie donc que la réglementation bio interdit, a contrario, l’usage des désherbants chimiques, des engrais chimiques, et des pesticides chimiques de synthèse.
L’Etat français ayant officiellement reconnu en mai dernier le lien entre la maladie de Parkinson et l’usage des pesticides chimiques de synthèse, cette précision méritait d’être apportée car, effectivement, « ce n’est pas rien ».
– En ce qui concerne le cuivre, molécule utilisée par tous les viticulteurs, Bio et conventionnels, les doses utilisables sont limitées3. Et c’est faire injure à l’ensemble de la profession, à laquelle vous appartenez, que de considérer que « Nul ne voit d’inconvénient à accumuler dans le sol le cuivre, molécule qui ne s’élimine pas ». C’est justement parce que l’usage de cette molécule nous préoccupe tous que les viticulteurs bio sont parvenus, grâce à leur expérience, grâce à la recherche, à rester très en deçà des doses autorisées4. C’est encore parce que nous ne sommes pas des irresponsables que bien des instituts techniques viticoles ont mis en place des programmes de recherche, depuis des années, sur les réductions de doses et les alternatives au cuivre. Vous voyez, nous sommes déjà loin des « reculs de civilisation » que vous mentionnez.

– Quant à l’hypothèse du « génie génétique », là encore, votre propos me semble confus. Si vous parlez ici de transgénèse, cela ne peut pas être une voie pour la viticulture bio, vous le savez, puisque notre réglementation européenne interdit, en bio, l’usage des OGM. Opposer « le lobby bio » qui « crie au scandale », les « esprits faibles » contre les chantres du tout génétique, c’est simplifier, là aussi, le débat. A l’heure où même la Commission européenne semble très embarrassée sur ce sujet, où la cacophonie règne au sein des Etats membres, où le consommateur refuse à ce point d’ingérer des OGM que certaines enseignes de grande distribution garantissent le « sans OGM », je ne suis pas certain que l’on parle là d’une grande avancée de civilisation.
Si votre propos concerne en revanche la sélection massale, je ne peux bien sûr qu’aller dans votre sens, puisque c’est justement l’un des objectifs de la bio que d’utiliser des espèces et des plants les plus adaptés à leur environnement, tout en respectant la biodiversité, indispensable à une vraie viticulture durable. La filière bio participe aussi, sur ce sujet, à des programmes de recherche. Ainsi, vous le voyez, là aussi, la nuance est de taille.
Je m’arrêterais là, car, à l’heure d’internet et des réseaux sociaux, l’information doit aller vite, la nuance n’est pas de mise, et je réponds déjà, une semaine après votre publication, avec quelque retard !
Je reste persuadé – mais on me dit parfois naïf – que vous êtes convaincus de l’intérêt des vins Bio (pourquoi, sinon, en effectuer une sélection dans Terre de Vins ?), et qu’il n’était pas de votre intérêt de « faire le buzz » en opposant bio et conventionnel, bio et biodynamistes, etc. Comme le montre d’ailleurs le partenariat récent signé entre l’ITAB et l’IFV, ces querelles de chapelle sont heureusement derrière nous.
C’est pourquoi je serais ravi de poursuivre personnellement ces échanges, autour d’un verre de vin bio, car, comme vous le dites, nous aimons le bon vin « en pays gaulois ».
Je vous prie d’agréer, Messieurs, mes cordiales salutations.
Alain REAUT
Bureau FNIVAB : Chez Alain REAUT Président Chemin de derrière les murs 10250 COURTERON
Tél : 06 85 71 46 34 Fax : 03 25 38 24 39
E-mail : contact@fnivab.com
www.FNIVAB.com

1 Respectivement appellation d’origine contrôlée, appellation d’origine protégée, indication géographique protégée et spécialité traditionnelle garantie
2 Un vin biodynamique est, automatiquement et au minimum, un vin biologique au sens du règlement européen, auquel s’ajoutent, en général, les contraintes d’un cahier des charges privé type Demeter.
3 6kg de cuivre métal / hectare et par an
4 Je tiens à votre disposition les enquêtes phytosanitaires réalisées en bio qui prouvent mes propos.

logo sud vin bio
Vins bio : une croissance à 2 chiffres pour la consommation et pour la production

Quelqu’un m’a encore demandé cette semaine si je croyais que le vin bio était une mode ! Ca résiste hein ! Ou alors je croise parfois des personnes qui n’observent pas suffisamment leur environnement.

Comment les convaincre ? Avec les derniers chiffres reçus de SudVinBio peut-être :

Côté production

Avec 61 055 ha en mode de production biologique en France en 2011 contre 50 268 ha en 2010, la vigne bio enregistre une progression de 21%, représentant désormais 7,4% du vignoble national. C’est aujourd’hui, une des filières les plus actives.

Alors que les  surfaces  viticoles  bio  ont  presque triplé en 4 ans, le nombre de producteurs a lui-aussi progressé, passant de 3 945 producteurs  en 2010 à 4 692  fin 2011.

Côté consommation

En 2011, 1 français sur 3 consomme du vin bio régulièrement ou de temps en temps selon une étude Ipsos/SudVinBio.

Le marché du vin bio commercialisé en France a progressé de 11% en 2011 par rapport à 2010 (359 M€). Il s’est également développé à l’export (Allemagne,  Etats-Unis, Japon, etc), représentant 34% du chiffre d’affaires réalisé à l’international. Aujourd’hui, la France fait office de bon élève à l’échelle mondiale en se plaçant en troisième position derrière l’Espagne et l’Italie.

logo sud vin bio

Au passage, un petit rappel concernant la législation européenne qui va accentuer cette croissance en apportant plus de simplicité au label BIO :

Depuis le 1er août 2012, le vin bio possède son label européen, qui prend en compte la vinification. Concrètement, la mention « vin bio » supplante celle indiquant « Vin issu de raisins de l’agriculture biologique ». Jusqu’ici, seul le raisin pouvait être reconnu en bio. Désormais, pour être reconnu AB, un vigneron devra non seulement utiliser du raisin bio, mais aussi des techniques de vinification certifiées bio.

Vignoble Bio et consommation en France, état des lieux sur lemonde

Un très bon article de Laure Gasparotto sur lemonde.fr le magazine au sujet du vin bio en écho avec la récente tenue du salon Millésime Bio à Montpellier.

Un bon article car elle a été voir des gens capables et qui ont des choses à dire sans mélanger les chapelles ! (voir dernier article)

Et aussi parce qu’elle a compris les enjeux sans dire de bêtise, ce qui nous change beaucoup de la mode toujours en cours de parler et d’écrire pour ne rien dire… Extraits :

 » C’est devenu le salon bio le plus important en Europe ; il est incontournable « . Pourtant, si l’Europe s’impose comme la principale productrice de vins bio, avec 88 % des surfaces biologiques dans le monde, la France n’est pas championne en la matière ! Loin de là. Fin 2010, l’agriculture biologique, toutes cultures confondues, ne concernait que 4 % des exploitations et seulement 2 % du marché alimentaire… On parle encore donc plus du bio qu’on ne le consomme.

Côté vignes, l’Hexagone, avec 50 268 hectares exploités en bio en 2010, soit un peu plus de 6 % du vignoble français, se place derrière l’Espagne (57 232 hectares) et l’Italie (52 273 hectares). Mais les choses bougent. En 2009, la France n’affichait que 39 000 hectares de vignes bio. Et en 2012, le volume de vin bio devrait doubler par rapport à 2010.

Certes, l’un des objectifs de la culture en biologie reste le développement durable par la limitation de toutes sortes de pollution. Mais derrière cette philosophie de vie, la recherche ultime du vigneron, qui cultive en bio, est plus immédiate et prosaïque : une qualité précise et une individualité reconnaissable de son vin. Un goût plus prononcé, plus personnel, plus riche (certains disent aussi  » plus vibrant « ), qui se distingue dans l’océan des vins du monde, à tendance homogène.

Premier négociant de France à produire des vins issus de culture en biodynamie, Michel Chapoutier applique donc la même politique à tous ses vins, qu’ils soient issus de ses propriétés (dans les Côtes du Rhône, en Roussillon ou en Australie) ou de celles des autres.  » La biodynamie me paraît être dans la logique de la défense de nos appellations. Avant de prendre cette décision, j’avais beaucoup bourlingué dans plusieurs pays, où c’étaient la marque et le cépage qui fondaient le marketing, raconte Michel Chapoutier. Je me suis rendu compte que la richesse de la France était constituée par la diversité de ses terres. Il fallait donc activer les sols pour garder leur distinction. J’ai fait le choix d’une agriculture contre toutes les puissances de la mort des sols que sont les fongicides et autres produits en « ide » ! « 

L’article est à lire dans son intégralité, oui c’est long mais au moins après vous saurez de quoi nous parlons !!!

Le vin nature sent le soufre chez les vins bio… ou pas

On méconnait toujours ce que fait son voisin sachant que travailler pour sa propre chapelle c’est prendre position et parfois cette position est bien bancale et rébarbative !!!

Un bel exemple avec cette interview de Thierry Julien, président de l’AIVB-LR (L’association des Vins Bio du Languedoc Roussillon) organisateur du salon Millésime Bio, salon professionnel qui continue année après année de rencontrer un franc succès et d’attirer sur le sol du Languedoc, à Montpellier, des acheteurs du monde entier soucieux d’apporter des vins variés et certifiés bio à leur propre clientèle.

Au départ, les vignerons présents doivent être certifiés en agriculture biologique. On va donc dire qu’ils sont tous bio. Voilà une chapelle. Mais , parmi eux, comme cette certification ne prend en compte que la production de raisin bio, il y a ceux qui poursuivent l’effort en cave, lors de la vinification, ceux qui font avec les moyens modernes (levurage etc…) et ceux qui poussent la philosophie sans intrants jusqu’au bout, les natures, purs et durs, allant même à ne pas utiliser ni soufre, ni cuivre. Les clochers fleurissent !

Alors que nous dit exactement Monsieur Thierry Julien : « ici vous n’allez pas trouver de vin nature. Un vin bio c’est un vin certifié, c’est un cahier des charges qu’un vigneron a appliqué, pendant 3 ans il est resté en conversion. Un vin nature c’est un vin qui n’est pas contrôlé. On ne sait pas comment il est fait. Il faut se fier à la bonne foi de celui qui l’a fabriqué (moi : ça s’appelle un vigneron Monsieur Julien). Ca ne repose sur aucune législation. Ce n’est pas sérieux. Et in fine ça aboutit à des vins qui sont les 3/4 pas bons, qui vieillissent mal, qui évoluent très mal, très en dent de scie et qui donnent un très mauvaise image du vin bio. Un vin bio n’est pas un vin nature. Ca n’a rien à voir. Ici, il n’y a que des vins bios, des gens certifiés, qui payent leur certification et qui sont contrôlés. »
La messe est dite !

Je n’ose dire que outre effectivement la profusion de vignerons en agriculture biologique, Millesime Bio représente pour beaucoup d’entre nous un des meilleurs moyens pour retrouver et découvrir des vins « natures ». Mais peut-être ne sont-ils pas considérés comme nature puisque certifiés en agriculture biologique ?

La vidéo dans son entier, un discours plus complet que mon maigre raccourcis plus haut !

[youtube Tk-gKEtvz6A]

Tilman-org, projet européen de recherche sur le travail réduit du sol en agriculture bio

Le travail réduit du sol : un défi pour l’agriculture biologique ?

« Un nouveau projet européen de recherches intitulé « Travail réduit du sol et engrais verts dans les grandes cultures biologiques » a démarré. Ce projet, appelé également TILMAN-ORG, est coordonné par l’Institut de recherche de l’agriculture biologique (FiBL). Onze pays européens vont y participer durant trois ans.

En comparaison du labour, le travail réduit du sol et les engrais verts ménagent la structure du sol et augmentent la fertilité du sol. La stabilité du sol s’améliore, la teneur en humus et l’activité biologique du sol augmentent, de même que la capacité d’échange des éléments nutritifs. Grâce à l’utilisation réduite des machines, la consommation en carburant diminue. En fin de compte, le travail réduit du sol ménage le climat.

Dans l’agriculture conventionnelle, le travail réduit du sol est très répandu. Jusqu’à récemment, il était admis que cette technique n’était pas adaptée à l’agriculture biologique, car elle favorisait les adventices vivaces et elle provoquait une minéralisation insuffisante de l’azote du sol et des engrais de ferme au printemps. Ces problèmes doivent être abordés de manière ciblée dans le cadre de ce nouveau projet de recherche. »

Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site de Tilman-Org

Source : FIBL

Quels produits phytopharmaceutiques sont autorisés dans l’agriculture biologique ?

Attention, pour faire de l’agriculture biologique il faut sérieusement maîtriser un vocabulaire technocratique, legislatif et quasi scientifique. Comme un paradoxe dans la recherche du naturel  !  Un défi pour ceux qui ne veulent surtout pas utiliser de produits chimiques.

J’ai tenté la lecture d’un guide des intrants utilisables en agriculture biologique en France et dès l’introduction j’ai compris que la tache serait rude ! Alors pour vous donner une idée  de ce guide qui se veut « simple et compréhensible par tous », des extraits, ça calme :

Introduction
« Ce guide a été réalisé à la demande conjointe de l’INAO, de la DGPAAT, de la DGAl et de la profession. » 

Définition
« La liste des substances actives utilisables en Agriculture Biologique est validée par la DGAl au titre de leur inclusion au Règlement d’Exécution (UE) n°540/2011 de la Commission du 25 mai 2011 et des Autorisations de Mise sur le Marché au titre de l’article L. 253-1 et suivants du Code Rural et de la Pêche Maritime, par l’INAO et la DGPAAT au titre de la réglementation Agriculture Biologique (RCE n°834/2007 du 28 juin 2007 et RCE n°889/2008 du 5 septembre 2008). »

Règles d’utilisation des produits phytopharmaceutiques en agriculture biologique »
Pour être utilisable en agriculture biologique, sur le territoire national, un produit phytopharmaceutique doit être composé de substance(s) active(s) incluse(s) au Règlement d’Exécution (UE) n°540/2011 du 25 mai 2011 et listée(s) à l’Annexe II du règlement (CE) n°889/2008. Ce dernier doit obligatoirement détenir une Autorisation de Mise sur le Marché pour l’usage (ou les usages) revendiqué(s), en application de la réglementation nationale.Les produits phytopharmaceutiques doivent, en outre, être utilisés dans le strict respect de leurs conditions de mise sur le marché, c’est-à-dire conformément aux usages, doses et éventuelles conditions spécifiques d’emploi pour lesquelles l’autorisation a été accordée. »

Puis, vient enfin la liste des produits phytopharmaceutiques utilisables en agriculture biologique. Mais quels sont-ils ? Qu’est-ce qu’un agriculteur bio peut bien prendre comme produits pour traiter sa production ?

Et nous voiçi face à une liste de mots plus compréhensibles, soudain du sens, parfois même l’évocation de quelques souvenirs d’enfance. On trouve ainsi forcément le soufre et le cuivre pour la fameuse bouillie bordelaise, et quelques savoureuses particularités comme le savon mou, les bactéries, les huiles végétales, l’huile de vaseline, l’huile de girofle, le sable quartzeux, les phéromones, ou encore la cire d’abeille.
Nous sommes sauvés !

Du vin Bio, est-ce bien raisonnable ?

natural-winemakers-week-biodynamicLe Bio, une mode ! un mode de vie ! un mot de trop pour certains ! un maudit logo qui envahit les produits et les rayons.Le vin n’échappe pas à cette propagande. Mais pourquoi vouloir boire du vin Bio ? Pour les vignerons qui ne sont pas en agriculture biologique la pression augmente chaque année. A la question, « vous n’êtes pas en Bio ? » ils répondent le plus fréquemment : « Certes, on est en conventionnel, mais nous sommes en mode d’agriculture raisonnée » ou alors ils vous disent « on utilise très peu de produits mais on ne passe pas en Bio pour se garder le droit de traiter les vignes quand c’est nécessaire »J’ai même lu dans un interview très sérieux, dans un newspaper du Roussillon, que c’est grâce aux vignerons qui traitent les vignes contre les maladies que les vignes en agriculture biologique, elles, sont viables ! Hallucinant ! Une sacrée résistance dans le vignoble !Aux mots de « agriculture raisonnée », on s’interroge : « raisonné » pour dire « raisonnable » ? Je veux dire, si il y a une agriculture raisonnée, n’est-ce pas l’aveu d’une agriculture déraisonnée, un peu folle, qui aveuglément utilise des fongicides, des insecticides et des engrais sans limites, sans se soucier ni de l’environnement, ni de la santé des consommateurs ? En effet, le vigneron des temps modernes dispose d’une belle batterie de produits phytosanitaires, terme beaucoup plus élégant que tous ces mots dont le suffixe « cide » vient du latin « caedo » qui signifie tuer ! On aimera l’ironie de sa définition : « Le suffixe cide, qui tue ce que la racine du mot désigne ! » En matière de vigne c’est bien de la culture hors sol dont on parle. Et sans Racine, j’ajouterai pour m’amuser et pour les amateurs avertis, qu’en matière de « Cid », si Racine n’y connaissait rien, Corneille, lui, faisait des vers !Pour en revenir et en finir avec les pesticides, un chiffre simple à retenir : La vigne, avec moins de 3% de la Surface Agricole Utile, représente 20% des usages et il s’agit, pour 80% de ces produits, de fongicides. Raisonné ou raisonnable ?Pour conclure, avec un tel discours, les conventionnels me traiteront sans aucun doute de « Bio con ». Ca se comprend. Cependant, aux côtés des vignerons rencontrés pour mon métier, mon blog ou ce magazine, j’ai bu certaines paroles qui font de moi et de vous, j’espère, au moins un peu, un bio type curieux, qui aime la diversité, les rencontres, la simplicité d’un nouveau monde du vin accessible !

Bio-Attitude sans Béatitude, une soirée débat du champ à l’assiette à Pézenas

Soirée Pézenas

Soirée débat autour de l’agriculture bio

Jeudi 07 avril 2011 à 21h au cinéma municipal Le Molière.Projection du film « Bio-attitude sans béatitude » de Olivier Sarrazin (France 2006) suivie d’un débat et d’une dégustation de produits issus de l’agriculture biologique.

Sur le mode de l’enquête, ce film nous emmène à la découverte de la production bio dans plusieurs régions de France. Sans passéisme ni béatitude, le propos est de battre en brèche quelques rumeurs infondées qui voudraient cantonner le bio à une consommation élitiste ou marginale.
Et s’il fallait que nous mangions tous « bio » pour offrir un avenir à nos enfants ?19h-20h Projection du film “Bio-attitude sans béatitude” d’Olivier Sarrazin

20h-21h• Débat sur le film, animé par le CIVAM• Intervention de Jean-Claude Coutarel Président de Va-Plan, association de maraichers en agriculture biologique à Pézenas• Intervention de Jocelyne Fort, agricultrice Bio en AMAP à Jonquières-Saint-Vincent dans le Gard• Intervention de Pierre Quinonero, viticulteur bio à Caux• Débat animé par le CIVAM

21h-21h30 Dégustation autour du Bio offerte par la CAHM
“Nous sommes plus d’un quart aujourd’hui à nous préoccuper sérieusement de ce qu’il y a dans nos assiettes. La surexploitation des surfaces cultivables et l’industrialisation de l’agroalimentaire ont appauvri et pollué les ressources naturelles de notre planète. Pesticides, engrais chimiques et farines animales ont contaminé nos aliments et notre santé n’est pas plus épargnée que l’environnement.Pourtant, une petite tribu d’irréductibles “Gaulois”, résiste encore à la mondialisation du secteur paysan. Agriculteurs et éleveurs “bio”, ou “biodynamiques”, réseaux alternatifs de proximité, tous pratiquent des techniques d’exploitation et de distribution différentes.Ils respectent les saveurs, les hommes, la nature et génèrent de l’emploi et du lien social. Leur réussite dépend de nous, les consommateurs. Alors qu’attendons nous pour soutenir cette filière novatrice ?Sur le mode de l’enquête, ce film nous emmène à la découverte de la production bio dans plusieurs régions de France. Sans passéisme ni béatitude, le propos est de battre en brèche quelques rumeurs infondées qui voudraient cantonner le bio à une consommation élitiste ou marginale. Et s’il fallait que nous mangions tous “bio” pour offrir un avenir à nos enfants ?”Synopsis du film “Bio-attitude sans béatitude” d’Olivier Sarrazin