Le vendredi c’est caviste, cave, bar à vin…les autres jours aussi !
J’errais dans le rayon, longueur monotone, alignement rectiligne, défilé officiel de quilles, bouteilles après bouteilles, je cherchais celle qui devrait me plaire, sous les néons froids, je glissais encore, mètre après mètre.Voilà quelques 800 échantillons différents et pas un seul n’attire mon bras. J’ai les yeux qui piquent. La gorge qui sèche. Je fais les 100 pas. Je repasse plusieurs fois devant chacune des régions françaises. Personne ne vient à mon aide. Le silence pèse.J’évite soigneusement, négligemment, feignant l’indifférence, d’autres qui comme moi semblent suspendus dans leur quête de vins.Soudain, alors que retentit une voix nasillarde et féminine, annonçant que madame laplanche est attendue à la caisse centrale, depuis le plafond de l’hypermarché, d’une voix qui ferait pâlir de jalousie une poule s’égosillant au lever du soleil dans une ferme isolée en pleine campagne, une ravissante jeune femme m’interpelle par un « Bonjour Monsieur » , grand sourire, dent blanche, et me tend un minuscule gobelet en plastique rempli d’un liquide jaune pâle. »Vous connaissez certainement notre apéritif du soleil ! » me dit-elle (question inductrice dont la réponse sera à 99% positive et donc favorable pour la suite de la procédure de vente)….
J’ai filé ! Les bras vides ! Mais où aller pour trouver du vin ? Qui va donc pouvoir me conseiller ? Et me guider pourquoi pas ! Qui va me proposer un vin en sachant m’en parler, en me racontant un peu de son histoire, en me donnant l’envie de l’ouvrir et le découvrir. Elles sont où les bonnes boutiques de vins qui considèrent le vin comme une promesse ? Bar à vin, cave, caviste, ils s’appellent classiquement « le buvard », « le nez dans le verre », « l’assoiffé », « le tire bouchon », « la bonne bouteille », et plus rarement « le Bar à où », « le Bar à bu…lle ».
Alors faites-vous connaitre ! On vous cherche !!!



















Tenez, que serions-nous l’été sans un rosé piscine, en soirée, hésitant entre plonger tout entier dans la dite piscine ou juste le nez dans un verre bien frais ?Et puis que ferions-nous de ces plats ? Les laisserions-nous sans accompagnement, ces belles anchois sur filet d’huile d’olive ? Vous avez bien un vin dans votre cave qui irait parfaitement avec ! Tenez, prenons un vin plutôt du sud, une robe or jaune pâle, un nez de fleurs blanches, sur base de roussanne et marsanne, un jus équilibré, on le servira à 10 à 12°C dans de grands verres, en déclamant avec honneur et dignité, « ce vin est un hermitage ! »
Et sur ces quelques tranches de pain, nous passerons à un rouge original. Allez soyons léger, audacieux, choisissons un vin au parfum de fruits rouges et d’épices, un vin tanique qui va marquer les esprits quand on annoncera : « tiens, buvez-moi ce Fat Bastard, les gars ! »
