Bonne nouvelle, le vigneron est de nouveau perché. C’est la saison peut-être…
Il me semble, comme je l’avais déjà un peu deviné, que, si il a apparemment trouvé un équilibre, Ivo Ferreira demeure sur les hauteurs. Un peu plus près des étoiles, dans sa parcelle de Carignan, au pied d’Arboras, sublime village à quelques pas de Montpeyroux, Ivo montre le chemin : « bon écoutes ! tu montes vers le café et là tu prends à droite. C’est en haut tu verras ! au bout de l’impasse.»
Etonnant pour un mec comme moi qui souffre autant du vertige de revenir chaque année grimper chez Ivo, sur ses cuves en béton, sur ses barriques et maintenant sur son flanc de montagne. Un incroyable panorama sur le début de la plaine de l’Hérault. D’ici, de là, il domine Montpeyroux, du regard bien entendu, rassurez-vous, pas plus, Ivo sait garder sa mesure et sa place, et aussi Aniane, un peu plus loin et ce jusqu’à la mer à l’horizon. Mon regard traverse Pézenas forcément sans m’en rendre compte.
Ivo s’est donc installé sur les hauteurs d’un village perché, au bout d’une impasse, jonchée ce dimanche-là de caisses à vendanger, de chaises, de tables, d’un apéritif installé dans la rue avant la mise en place d’une longue tablée. Bon, au moins, il ne sera pas tout seul à faire du vin dans la rue. Il lui reste de quoi s’occuper cet hiver pour aménager sa nouvelle cave ; un hiver béton !
A propos de la vendange du Carignan, Ivo est ravi, sa cuve en est remplie à ras bord. Toujours la même manière de faire, par macération carbonique, grappes entières sans foulage, tel quel. On cueille les raisins, assez petits pour du carignan, entre amis, sans chercher la productivité. Toute la parcelle trouvera sa place dans le fourgon, calée dans des caisses. Midi passé, sans trop se presser, on s’en va vers la cave et caisse après caisse, Ivo enfourne sa vendange dans ses grandes cuves béton, trouvées là dans leur jus. Pas de soufre, pas d’instrument de mesure. Ivo se réjouit de ce millésime prometteur et généreux. Il m’invite à plonger la main dans la cuve pour ressentir la chaleur déjà incroyable de la vendange précédente. Voilà, il referme la trappe. Seul, le propre poids des fruits servira à compresser lentement par gravité les baies du raisin. Je n’en reviens toujours pas de cette simplicité. Ca fait écho aux nouvelles que je lis dans le Midi Libre depuis quelques jours, les fameuses vendanges à l’ancienne ou vendanges d’antan. Quelle connerie tout de même ! Certes si la technicité de ce monde a transformé le métier pour nombres de producteurs d’aujourd’hui, faire du vin est un acte si fondateur de l’homme qu’il ne saurait s’attacher ni au temps ni à la mode. Il ne se subordonne pas à la variation des époques et des civilisations humaines.
J’en ai la certitude. Ivo va bientôt s’aménager une aire de jeux au-dessus de chez lui, au-dessus de ce vignoble d’adoption. Et il se balancera, au soleil et sous le vent, un verre de petite crapule dans la main.
« Ses bras tendus tenaient les cordes au-dessus de sa tête, de sorte que sa poitrine se dressait, sans une secousse, à chaque impulsion qu’elle donnait. Son chapeau, emporté par un coup de vent, était tombé derrière elle; et l’escarpolette peu à peu se lançait, montrant à chaque retour ses jambes fines jusqu’au genou, et jetant à la figure des deux hommes, qui la regardaient en riant, l’air de ses jupes, plus capiteux que les vapeurs du vin.” Maupassant Contes et nouvelles,t. 1, Partie camp., 1881, p. 374.
Les Vendredis du vin numéro 56 sur le thème de l’arche de Noé des cépages oubliés (merci à Jef Heering) ont réveillé une rencontre faite au nord du lac du Salagou, au Mas des Chimères, chez Guilhem Dardé !
Michel Smith, dont le slogan pourrait être, « le goûteur de vins qui travaille du chapeau », ou quelque chose dans ce style, bref, ce Michel Smith qui collabore à la toute nouvelle revue 180°C avec autant d’enthousiasme que si c’était son premier contrat, a ce matin, bien plus tôt, publié pour l’occasion cet article intitulé « l’oeillade c’est le cinsault de la vie« , un cépage un peu oublié qui se termine par ses mots : « Dans sa franche nudité qu’il expose sans retenue, c’est le plus étonnant des vins joyeux et spirituels qu’il m’ait été donné de goûter dans le Midi. »
Et me voilà, salivant, repensant à cet oeillade du Mas des Chimères et à cette rencontre. Monsieur Dardé avait ponctué l’une des vidéos : « Le midi c’est une terre de métissage » pour expliquer l’intérêt de planter sur sa terre, des cépages d’ici comme le mourvèdre, le muscat petit grain etc…
L’oeillade est un cépage à part entière qui comme d’autres en Languedoc a subi la concurrence des cépages améliorateurs comme le cab, le merl, la syr etc…
Le retrouver en bouteille c’est redonner son sens au terroir ! Le boire c’est plonger dans les racines du languedoc ! Je ne connais pas celui de Thierry Navarre dont parle Michel Smith, mais ce que je sais de celui de Ghilhem Dardé, c’est qu’il est gourmand à souhait. J’aime son côté beaujolais ! Il est buvable, croquant, léger, plaisant ! Pas la peine de se pincer les fesses et de plisser les yeux pour se croire le seul à pouvoir l’apprécier comme tant d’autres vins dans des contrées pas si éloignées…
Le vin est un plaisir qui se partage ! ce n’est ni une science, ni un luxe, ni un pouvoir !
Ils ont bien raison de se faire du bien les Belges ! Ce sont peut-être les meilleurs dégustateurs et connaisseurs des vins Français ! En tous cas, c’est ce que tous les vignerons disent quand ils en croisent un !
Salon des vignerons Olne
Du coup, y’a du monde pour aller leur rendre une ch’tite visite ! Y’a même un vigneron de Pézenas, mais si, vous connaissez, Serge Schwartz – Villa Tempora !!! Très belle chambre d’hôte par ailleurs en plein coeur de la cité ! Bon ça c’est l’aparté oenotouristique pour les cas où des Belges veulent venir se rôtir la peau dans le midi, se rafraîchir le gosier avec du vrai vin, s’instruire en découvrant l’histoire de Pézenas et se divertir en profitant des nombreuses animations de la ville : théatre, visite etc… Demandez le programme sur le site de l’office de tourisme de Pézenas.
Sinon pour le salon des vignerons à Olne, le samedi 2 et le dimanche 3 Avril 2011, il y aura VRAIMENT tout ce beau monde :René Mosse (Anjou)Noël Dupasquier(Savoie)Damien Delecheneau (Montlouis)Patrice Lescarret(Gaillac)Thomas Pico (Chablis)Vincent Thomas (BourgogneTonnerre)Clément Mengus (Cabardès)Nicolas Renaud (Côtes duRhône)Antony Tortul (un peu partout)Nicolas Gaignon(Minervois)Frédéric Cossard (Saint-Romain)Charles Dufour(Champagne)Alice Bouvot et Charles Dagand (Arbois)Château de Gaure(Limoux)Mylène Bru (Coteaux du Languedoc)Philippe Peulet (côteroannaise)Marc Pesnot (Muscadet)Clément Mengus (Cabardès)TreesLybaert (duché d’uzès)Ghislain et Delphine d’Aboville (Coteaux duLanguedoc)Château Sainte-Anne (Bandol)Romain Corbin (Rhône)PhilippeGimel (Ventoux)Jean-Phi Padié (Roussillon)Lulu Salani (Côtescatalanes)Aline Hock (Côtes catalanes)Isabelle Perraud (Moulin àvent)Pierre Mann (Corbières)Quelques nouveaux …Mark Angéli (Anjou)Jean-Louis et Fabienne Mann(Alsace)Matthieu Barret – domaine du Coulet (Cornas)Hugo Steward – ClosPerdus (Corbières)Renaud Guettier – La Grapperie (Coteaux duLoir)Grégoire Rousseau – domaine Coquelicot (Bergerac)Fabien Jouves -Mas del Perié (Cahors)Serge Schwartz – Villa Tempora (Pézenas)Les revenants (quand on est tombédedans…):Alain Dejean (Sauternes)Julien Guillot(Mâcon)Stéphanie Roussel (Marmandais)Alban Michel(Corbières)Le site internet du salon d’Olne
21 ! ShowViniste, Le blog citoyen du vin à la 21ème place !!! Attendez mais ils sont cons chez Wikio ou bien !(Bon attention quand je dis « cons », je le dis à la façon du midi, pas à la parisienne ! c’est quasi avec de la sympathie, quasi…)
J’ai demandé (poliment, si, si), imploré (avec un regard soumis), supplié (à genoux sur mon clavier), soudoyé (en promesse de bouteille de baron de lestac), invoqué (le dieu Wikio de la bloglouglou), pleuré (à fines larmes, tendues sur la paroi d’un verre de Malbec du Château Tire-Pé) , j’ai même failli mendier mais faut pas exagérer tout de même, la « Vin tième » place, Monsieur Wikio, Vin, le numéro 20, c’est pour mon blog, la vingtième place. Qu’est-ce qui m’a mis sur la 21 ? ils se la jouent aux dés ou quoi !
A une place près, c’était pourtant pas bien compliqué ! Qu’est-ce que je fais là, entre Hervé Bizeul, notre aïeul à tous, et Miss Vicky Wine, la copine du canard bavard qui entre deux arrêts au stand sur twitter, ne quitte plus son Express !!!
Entre nous, parce que finalement on est entre nous, faut se l’avouer, faut faire quoi pour être entendu sur cette vinosphere ? Faut glouglouter en tâtant du cul de bouteille ? Je menace pas, mais si je veux, demain, qui va m’empêcher de prendre un pseudo du style qui marche bien en ce moment, Françoise Delavittel, et de me trouver une petite jeune pleine d’énergie et d’idées qui s’appellerait Aurélie Bideau. Je lancerais un nouveau blog, comme ça, sans avoir l’air de rien, un truc inédit, avec des articles de fonds, de bouteilles ben ouais, des brèves, de comptoirs forcément, des tas d’intervious de personnalités qui comptent avec des questions dérangeantes, du genre, « Alors, Monsieur Berthomeau, le siècle dernier, vous buzziez souvent ? » ou alors « Oh la la Monsieur Lalau, ca ne vous dérange pas si je vous appelle Monsieur Lalau dans mon post ? ».
Je déposerais un nom de domaine très guique : www.pezenas-alive.com parce que à Pézenas, on est plus qu’en direct ! on est debout, on est vivant ! On ferait des vidéos de dégustation de cuvées au Cap d’Agde, à l’aveugle, le vin blanc avec les peignes-cul qui débarquent, le vin rouge avec ceux qui sont restés trop longtemps au soleil, et le vin rosé …ah le rosé… ce serait pour les soirées technosées ! Allez, vivement le mois de Février. Ce sera Carnaval, on se fera des crêpes et on buvera* du cidre, brut ! Il me vient une idée, et si je lançais www.normandirect.com….
*du verbe buver. On dit bien, tiens je me buverais bien un CMC du domaine des dimanches pour demain.
Placée sur la route du soleil, quand vous allez vers le sud, à la hauteur d’Avignon, la charmante ville de Carpentras profite d’une douceur de vivre, un peu à l’abri du mont Ventoux, que l’on aperçoit, pelé à un point qu’on le pense recouvert de neige !
Serge dans la cave de son restaurant à Carpentras
Il y a peu, dans une crèmerie, je m’étais amusé à prendre quelques photos des pots au lait qui tapissaient le plafond. Pour cette fois-ci, encore une belle rencontre, à midi, sous une chaleur un peu trop écrasante mais bien à l’ombre sur la terrasse du restaurant, chez serge, tenu par Monsieur Serge Ghoukassian. Un vrai talent pour vous mettre à l’aise en moins de 10 secondes. Pif, paf, nous voiçi déjà dans sa cave, dans le fond du restaurant, en passant par une lourde trappe. La fraicheur nous saisit de suite. Deux belles petites salles voutées dont les murs sont couverts de bouteilles calées par un aménagement de casier en bois fait maison !
Beaucoup de belles références. Une pièce entièrement dédiée aux vins du Ventoux et une autre pour les autres régions. J’y vois de la grange des pères, du trevallon, du milan, parmi d’autres alléchantes bouteilles.
Le repas se fera finalement à la truffe d’été. Une spécialité d’ici ! Truffe sur pizza à l’apéritif, truffe toute simple avec de l’huile d’olive et du gros sel, médaillon de lotte ou pintade à la truffe, morceau de fromage sur une tranche de pain passé au four et nappé d’un rappé de truffe, pour finir sur un dessert au chocolat, un fondant parfaitement réussi accompagné d’un peu de compote de pomme.C’était sublime, parfumé, inattendu, savoureux !
Lotte à la truffe d'été
Une adresse à noter dans vos téléphones élégants (smartphone !) ou à l’ancienne dans un carnet, sur un bout de papier, un tableau noir, un coin de votre cerveau, côté neurones du plaisir !
Chez Serge – 90 rue Cottier – 84200 Carpentras – 04 90 63 21 24 (pensez à réserver)
Après avoir brulé plus de 600 ha entre Montagnac et Mèze, un autre feu au Nord de Montpellier persiste depuis hier après-midi. Le ciel au dessus de la ville est traversé par un nuage de fumée.Vidéo sur youtube :